Des amateurs d’armes français transformaient illégalement leurs pistolets
Trente-sept personnes ont été interpellées dans tout le pays. Ils achetaient des "kits de conversion" via un site web hébergé aux États-Unis.
Trente-sept personnes présentées pour la plupart comme des amateurs d’armes ou de tir sportif ont été interpellées ce mercredi un peu partout en France.
Elles sont soupçonnées de s’être procuré depuis les États-Unis du matériel illégal en France, à savoir des “kits de conversion” depuis un site américain.
Un kit permettant le tir en rafale
Fabriquée en Chine, la pièce métallique illégale en France et valant une vingtaine de dollars permet de transformer un pistolet en arme capable de tirer en mode automatique, autrement dit en rafale. Environ 200 de ces armes ont été saisies par les policiers de l’Office central de lutte contre le crime organisé (Oclco).
À l’origine de ce coup de filet, la transmission à Europol fin avril d’un fichier de clients européens par l’office américain en charge de la lutte contre le trafic d’alcool, de tabac et d’armes à feux (ATF).
“Ces armes peuvent se retrouver entre de mauvaises mains”
À Europe1 le patron de L’Oclco, le commissaire Frédéric Doidy, explique la raison pour laquelle les enquêteurs n’ont pas traîné à opérer ce coup de filet : “Il s’agit du milieu des passionnés. Mais il existe parfois une porosité avec le banditisme, et ces passionnés peuvent aussi être victimes de cambriolages. Ces armes peuvent se retrouver entre de mauvaises mains, celles de malfaiteurs et servir par exemple à des règlements de compte ou des vols à main armée”.
Les personnes interpellées risquent 5 ans de prison et 75.000 euros d’amende. Et par le biais d’une récente évolution de la loi, toutes leurs armes ont été saisies, même celles détenues légalement.