Des additifs alimentaires pourraient favoriser troubles du comportement et anxiété
Présents dans de nombreux aliments transformés, ils ne seraient donc pas dangereux uniquement que pour notre santé physique.
Durée de conservation, goût plus prononcé, ou tout simplement attractivité accrue… Les additifs alimentaires utilisés par l’industrie agro-alimentaire sont scrutés depuis longtemps par les scientifiques.
Déjà suspectés d’être cancérogènes, ou encore de perturber le système immunitaire, voilà que des neuroscientifiques américains accusent deux d’entre eux de favoriser la naissance de troubles anxieux du comportement.
E433 et E466 pointés du doigt
Les deux additifs suspectés sont le polysorbate 80 (E433) et la carboxyméthylcellulose (E466). Ils sont utilisés par exemple dans les préparations de biscuits ou de pains, ou encore la margarine.
Geert de Vries, professeur de neurosciences à la Georgia State University et auteur principal de l’étude indique : « Nous nous sommes posé la question suivante : les effets des émulsifiants sur l’inflammation systémique générale peuvent-ils aussi être étendus au cerveau et au comportement ? La réponse est oui ».
Cerveau et intestin liés
La communauté scientifique a déjà révélé le lien entre l’intestin, qui possède son propre système nerveux, et le système nerveux central. « Ce sont ces cellules nerveuses qui communiquent avec les neurones du cerveau à travers ce que les chercheurs nomment l’axe intestin-cerveau », rappelle PourquoiDocteur?.
Ici, les neuroscientifiques ont scruté les effets des deux émulsifiants E433 et E466 sur des souris, les additifs étant apportés par de l’eau. Après 12 semaines de ce régime, ils ont observé un trouble comportemental chez les deux sexes. Mais alors que les rongeurs mâles montraient des signes d’anxiété, les femelles révélaient un comportement moins social qu’à l’accoutumée.
Les spécialistes pensent que les différences selon le sexe entre microbiote intestinal et système immunitaire, influent sur ces comportements distincts. Benoît Chassaing, professeur assistant de neuroscience et co-auteur de l’étude précise : « Nous étudions actuellement les mécanismes par lesquels les émulsifiants alimentaires influent sur le microbiote intestinal, ainsi que la pertinence de ces résultats pour l’Homme ».