Et si la dépression était une maladie génétique ?
Une équipe de scientifiques a réussi à établir un lien entre certains gènes et la dépression.
Existe-t-il un gène de la dépression ? C’est le postulat de départ des scientifiques du Massachusetts General Hospital qui ont tenté de mettre en avant la possibilité que la dépression soit inscrite dans les gènes des personnes qui en souffre et qu’elle n’est pas forcement exclusivement liée à des facteurs externes de risque.
La dépression inscrite dans le génome
Les résultats de l’étude scientifique menée par l’équipe du professeur Roy Perlis ont été publiés dans la revue Nature Genetics. Pour les besoins de leurs recherches, les chercheurs ont comparé le génome de 75 607 personnes diagnostiquées comme dépressives, ou traitées pour dépression, avec celui de 231 747 personne qui n’ont jamais connu d’épisode dépressif.
En recoupant les résultats, ils sont parvenus à identifier 17 variations génétiques représentant potentiellement un risque favorisant la dépression, réparties dans 15 régions du génome. Dans le détail, les gènes mis en cause seraient liés au système nerveux, ou impliqués dans le développement du cerveau humain. Un autre gène jusqu’à maintenant associé à l’épilepsie et la déficience mentale a également été identifié par les spécialistes.
De nouvelles formes de traitement
Les résultats de cette étude sont à approfondir, mais ils pourraient considérablement modifier la façon de traiter la dépression s’ils venaient à se confirmer. La maladie pourrait ainsi être traitée davantage comme un trouble biologique que comme une maladie psychologique. Roy Perlis estime que « trouver des gènes associés à la dépression pourrait aider la catégoriser comme une maladie du cerveau et ainsi, aider à diminuer la stigmatisation des personnes dépressives. »
Selon un rapport récent de l’Organisation mondiale de la santé, la dépression touche plus de 350 millions de personnes dans le monde.