Dépression : des enfants moins réactifs aux cadeaux ?
Selon une étude américaine, les enfants souffrant de dépression seraient moins réceptifs à la réception d'un cadeau, leur mécanisme de récompense fonctionnant ainsi différemment de celui d'enfants en bonne santé.
Les fêtes de fin d’année coïncident généralement avec des déballages de cadeaux plus ou moins expressifs chez la jeune génération. Des enfants qui peuvent ainsi apparaître soit très heureux de la surprise, soit particulièrement déçus du contenu du paquet enrubanné.
Et qu’en est-il des enfants ne témoignant aucune réaction particulière face à la réception d’un présent ? Dans une étude parue ce mois-ci dans le Journal of the Academy of Child & Adolescent Psychiatry, des chercheurs de l’université de Washington évoquent une attitude plus souvent observée chez ceux souffrant de dépression.
Enfants dépressifs : un mécanisme de récompense altéré
Pour parvenir à ce résultat, ces scientifiques ont sollicité 84 volontaires âgés de 4 à 7 ans, et leur ont demandé de s’installer devant un ordinateur pour s’adonner à un jeu basique. Il consistait en effet à choisir entre deux portes, l’un faisant gagner des points, et l’autre en perdre.
Les enfants avaient tout intérêt à répondre correctement puisque un score suffisamment élevé donnait accès à un cadeau. Pour les chercheurs, il s’agissait de mesure le mécanisme de récompense cérébral des jeunes participants à l’aide d’un électro-encéphalogramme. Et il s’est avéré qu’en cas de points gagnés, les enfants dépressifs étaient sensiblement moins réceptifs, et dès 4 ans.
Quel danger sur des cerveaux en développement ?
Dans des propos traduits rapportés par Pourquoi Docteur ?, Joan L.Luby, co-signataire des travaux, explique que “le plaisir que nous tirons des récompenses – comme les jouets ou les cadeaux – nous motive à réussir et à rechercher toujours plus de récompenses”.
Et d’apparaître soucieuse des répercussions de cet état sur le long terme chez les enfants, notamment car leur cerveau n’a pas encore achevé son développement. À noter que cette réaction quasi imperceptible a également été relevée chez des patients adolescents et adultes, et que les chercheurs s’attèlent désormais à déterminer la pertinence des traitements censés répondre à cette pathologie sur la population infantile. L’Inserm estime qu’en France, entre 2 à 3% des enfants sont directement concernés par un état dépressif.