Denis Favier, le chef des gendarmes, quitte par surprise ses fonctions
Le général Denis Favier, chef de la gendarmerie et du GIGN quittera son poste le premier septembre. Cette annonce surprise a créé une onde de choc chez les gendarmes.
Les gendarmes l’avaient surnommé « l’étoile filante » pour sa fulgurante ascension au sein de la « grande maison ». Ce Saint-cyrien au parcours exemplaire a hier surpris son monde en annonçant qu’il quittait ses fonctions de chef de la gendarmerie. Une annonce qui a déconcerté un grand nombre de gendarmes. Denis Favier a préféré garder la primeur de l’annonce de son départ auprès de ses troupes.
Départ surprise du chef de la gendarmerie et du GIGN
Denis Favier, 57 ans, avait encore 3 ans de mandat à la tête de la gendarmerie. Ce proche de Manuel Valls a préféré quitter ses fonctions quelques mois avant les élections présidentielles. L’étoile filante n’a cependant pas précisé les raisons qui ont justifié son départ inattendu. Cette annonce a été faite hier lors d’une réunion avec les 250 chefs opérationnels de la gendarmerie. Visiblement ému, Denis Favier leur a sobrement déclaré : « Je voulais vous dire toute la fierté qui a été la mienne de commander à des femmes et des hommes dont la vocation première est l’engagement au service des autres et le dévouement à la mission« .
Cette annonce a stupéfait ses rangs et c’est logiquement Richard Lizurey, le numéro deux de la maison gendarmerie et général de corps d’armée, qui prendra ses fonctions. Une passe d’arme qui devrait se dérouler en douceur, les deux hommes étant issus de la même promotion de Saint-Cyr. Denis Favier occupait le prestigieux poste de chef de la gendarmerie depuis l’année 2013.
Un parcours exceptionnel et presque parfait
Denis Favier après Saint-Cyr avait choisit d’intégrer la gendarmerie. Il passe par différents postes avant d’être propulsé en 1992 à la tête du GIGN. L’assaut réussi lors de la prise d’otages sur l’aéroport de Marignane fut l’un de ses principaux coups d’éclat. Après le GIGN, il rejoint l’Ecole de Guerre puis les ressources humaines de la Direction Générale de la Gendarmerie Nationale.
L’ancien Saint-cyrien prend, en 2000 et pour 3 ans, le commandement du groupement de Haute-Savoie pour ensuite participer à la réorganisation des unités d’élite et du GIGN dont il reprend la tête en 2007. Après avoir dirigé la gendarmerie de toute l’Ile-de-France, il entre au cabinet du ministère de l’Intérieur alors tenu par Manuel Valls. En 2013, il est enfin nommé à la tête de la gendarmerie et obtient sa cinquième étoile de général. La réussite de la traque des frères Kouachi après la tuerie de Charlie Hebdo restera sans doute son plus beau coup d’éclat. Sa carrière a cependant été entachée par la mort de Rémi Fraise, un militant écologiste sur le site du barrage de Sivens par une grenade lancée par la gendarmerie.