Déclin des abeilles : un moratoire sur les néonicotinoïdes bientôt étendu ?
L'Agence française de sécurité alimentaire et sanitaire a récemment demandé au gouvernement d'étendre un moratoire sur les néonicotinoïdes, un pesticide qui contribuerait au déclin des abeilles.
Mardi, l’Agence française de sécurité alimentaire et sanitaire (Anses) a remis au ministère de l’Écologie un avis dans lequel elle lui demande l’extension d’un moratoire sur les néonicotinoïdes. Ces pesticides sont ainsi désignés comme l’un des contributeurs au déclin des abeilles observé depuis maintenant plusieurs années.
Dans un communiqué du ministère partiellement rapporté par nos confrères de RTL info, l’Anses “constate qu’en l’absence de mesures de gestion adaptées, l’utilisation des néonicotinoïdes a de sévères effets négatifs sur les pollinisateurs”. On apprend pourtant, selon le ministère, qu’un moratoire partiel a déjà été mis en place sur le territoire européen. Plus précisément, il concerne l’interdiction d’enrober des semences de céréales d’été et des cultures attractives des pollinisateurs par trois néonicotinoïdes.
Moratoire étendu sur les néonicotinoïdes : une décision partielle déjà en vigueur selon le gouvernement
L’Anses recommande par ailleurs d’inclure les semences de céréales d’hiver dans le moratoire. Le document mentionne des restrictions “difficiles à mettre en œuvre”, en ajoutant que “le projet de loi sur la biodiversité qui sera examiné les 19, 20 et 21 janvier prochains au Sénat en débattra”. Rappelons qu’en juin 2015, l’Anses avait requis du gouvernement qu’il évalue les études récemment menées sur les effets des néonicotinoïdes. Un peu plus tôt, en mars et dans le cadre du projet de loi sur la biodiversité, l’Assemblée nationale avait validé l’interdiction totale des néonicotinoïdes au 1er janvier 2016, et ce alors que le gouvernement y était opposé. Ce qui n’empêchera cependant pas maints reports de l’examen du texte en séance plénière au Sénat.
Des pesticides qui désorientent les abeilles
Plusieurs études font état d’une action particulièrement nocive des néonicotinoïdes, puisque s’en prenant au système nerveux des abeilles avec pour conséquence potentiellement mortelle de les désorienter complètement. L’Anses, nous dit-on, a pour finir “identifié des mesures de gestion supplémentaires qui pourront faire l’objet de restriction d’usage dans les autorisations de mise sur le marché, comme limiter l’implantation de cultures suivantes à des cultures non attractives pour les abeilles et les autres pollinisateurs”.