Décès évitables : une progression qui inquiète
Une étude qui portait sur les principaux facteurs de décès à l'échelle mondiale vient de révéler une progression notable de morts dites évitables entre 1990 et 2013.
Il y a quelques jours à peine, une étude parue dans la revue The Lancet révélait qu’entre 1990 et 2013, les morts causées par des facteurs évitables ont progressé de 23% dans le monde. Après avoir analysé les données de 188 pays sur une durée de 23 ans, des chercheurs sont ainsi arrivés à un chiffre de 30 millions de personnes touchées par des “décès évitables” en 2013.
Et il ne serait pas question de réelle maladresse. Ali Mokdad, l’un des responsables de l’étude dont les propos nous sont rapportés par Pourquoi Docteur ?, indique en effet que “pour le dire clairement, nous nous comportons mal”. En regardant les proportions de morts relevées pour l’année 2013, on constate ainsi que celles causées par un comportement individuel reprochable représentent 16% du total, assez loin devant les décès provoquées par des facteurs de risque métaboliques (6 %) et environnementaux (5 %).
Décès dans le monde : des facteurs évitables relatifs au tabac et à l’alimentation
Et en tête des comportements dangereux pour la santé, on trouve, avec plus de 11 millions de décès observés pour 2013, les régimes alimentaires inadaptés. On nous informe donc que l’on consommerait trop de sel et pas suffisamment de fruits, de céréales complètes, de légumes et de fruits secs. Le tabagisme n’est pas en reste, responsable pour sa part de 6 millions de morts en 2013.
“Il y a un potentiel considérable d’amélioration de la santé”
Christopher Murray, coordinateur de l’étude et directeur de l’Institut de mesure et d’évaluation de la santé de Washington (États-Unis), ne se veut toutefois pas fataliste à la lecture de ces résultats : “Il y a un potentiel considérable d’amélioration de la santé, en évitant certains risques tels que le tabagisme et une alimentation inadaptée, ainsi qu’en s’attaquant à des risques environnementaux tels que la pollution de l’air.” L’enquête révèle au passage que si les décès dits évitables ont augmenté en 23 ans, la malnutrition infantile et les soucis d’approvisionnement en eau potable ont quant à eux perdu en importance.