Débat sur la fessée : le gouvernement appelle à « une prise de conscience collective »
Si, au regard de la loi, la fessée n'est pénalement pas réprimable, le gouvernement souhaite mettre un terme à son caractère automatique.
Mardi, la secrétaire d’État chargée de la Famille, Laurence Rossignol, s’exprimait sur Europe1 autour du débat sur la fessée. Ce dernier avait été suspendu en mai et sa reprise était pressentie pour avoir lieu « lors d’une prochaine proposition de loi ». Les propos émis par la ministre semblent toutefois n’indiquer que la position du gouvernement sur le sujet.
Ainsi, Laurence Rossignol a indiqué qu’il était possible de « se faire obéir sans recourir à la violence, surtout quand il s’agit de petits enfants ». Alors que pour rappel, 80% des parents ont reconnu avoir déjà eu recours à des punitions corporelles envers leur enfant.
Fessée : les enfants, une exception acceptable ?
La secrétaire d’État chargée de la famille prône « une éducation sans violence » et demande à ce que l’on prenne conscience que la violence faite aux enfants apparaît comme la seule à être tolérée dans la société : « quand on voit un homme battre sa femme, tout le monde intervient; si on voit deux adultes qui se battent, on va essayer de les séparer; si on voit quelqu’un qui martyrise un animal, on va intervenir et, en fin de compte, les seuls êtres vivants que l’on peut frapper sans justifier que l’on puisse intervenir, ce sont les enfants. Il y a probablement quelque chose à travailler collectivement. »
Pas de loi actuellement prévue
Comme évoqué plus haut, aucun projet de loi sur la fessée n’est à l’ordre du jour, Laurence Rossignol préférant laisser le temps à « la réflexion » de s’installer. Sachant qu’une « dérogation pour l’exception éducative » existe quant à l’interdiction de violences interpersonnelles présente dans le Code civil, la ministre ne peut actuellement qu’appeler « cette exception éducative [à disparaître] des habitudes et des certitudes des parents ».