Pas de recensement à Issoudun, le maire dénonce le mode de calcul
La méthode de calcul de l'Insee, instaurée en 2004 pour les communes de plus de 10.000 habitants, n'est pas du goût d'André Laignel.
« Ils sondent 8% de la population chaque année, avec les marges d’erreur et d’approximation que l’on devine », a déclaré à Libération le maire d’Issoudun (Indre).
Pour cette raison, André Laignel a ni plus ni moins décidé de ne pas organiser le recensement de la population de sa commune, contestant les statistiques nationales indiquant que le nombre de ses habitants est en baisse.
Des sondages qui impactent les finances publiques
Pour l’édile, élu depuis 1977 et par ailleurs vice-président de l’association des maires de France, « le nombre de personnes qui payent la taxe d’habitation n’est pas en baisse. Les élèves sont globalement à quelques unités près les mêmes dans les écoles ».
De fait, l’argent est aussi au coeur de sa contestation : « L’Insee me dit que ma population baisse entre 1,5% et 2% depuis trois, quatre ans. Et comme les dotations de l’Etat sont attribuées en fonction de la population, cela impacte lourdement les finances de la ville et donc mes concitoyens », confie-t-il à Ouest-France.
Le maire souhaite un sondage exhaustif
De son côté, l’Insee conteste en quelque sorte cette contestation, affirmant travailler en partenariat avec les communes. Lionel Espinasse, chef de la division recensement, a indiqué à Libération que si M. Laignel persistait dans son idée, « la loi donne le pouvoir de réquisition au préfet ».
Ce que souhaite le maire, c’est un recensement total des habitants, aux frais de la commune, ce qu’a refusé l’Institut. Enfin, la préfecture infirme pour sa part « qu’un travail va être engagé d’ici la fin du mois de mai pour le recensement prochain afin de s’entendre sur un cahier des charges partagés entre les deux parties ».