Dans « Alien: Earth », une pluie de clins d’œil à un grand classique de la fantasy
Le nouveau film "Alien: Earth" surprend les spectateurs par la quantité inattendue de clins d’œil à un célèbre conte fantastique, disséminés tout au long de son récit, suscitant curiosité et analyses chez les amateurs du genre.
Tl;dr
- « Alien: Earth » met les hybrides au cœur du récit.
- Forte influence de « Peter Pan » sur l’intrigue et les personnages.
- La série questionne l’immortalité via technologie et enfance éternelle.
Un nouveau visage pour la saga « Alien »
Dès ses premiers instants, la série « Alien: Earth », diffusée sur FX et disponible en streaming sur Hulu, bouscule les attentes. Certes, on retrouve bien les célèbres Xénomorphes, mais cette nouvelle production s’intéresse surtout à une autre forme d’étrangeté : celle des êtres synthétiques, piliers de la franchise depuis le personnage d’Ash dans le film originel de 1979.
Si « Alien » explore depuis toujours le pouvoir des grandes entreprises – l’omniprésente Weyland-Yutani notamment –, cette fois, c’est la mégacorporation Prodigy, propriété du plus jeune trillionnaire mondial, Boy Kavalier, qui se retrouve sous les projecteurs. Dans ce futur dystopique, l’humanité rêve toujours d’immortalité. Or, selon l’introduction de la série, trois voies s’offrent à elle : cyborgs améliorés par la technologie, androides entièrement synthétiques ou bien ces nouveaux venus que sont les hybrides – humains dont l’esprit a été téléchargé dans un corps artificiel.
L’enfance éternelle façon « Peter Pan »
Le cœur du récit bat au rythme des expériences menées sur ces hybrides. La première à franchir ce cap est une jeune fille atteinte d’une maladie incurable : son esprit est transféré dans un corps adulte synthétique incapable de vieillir naturellement. Rebaptisée Wendy – référence directe à l’héroïne de « Peter Pan » –, elle incarne une génération d’êtres promis à ne jamais grandir.
Une surprise attend d’ailleurs le spectateur attentif : le processus n’accepte que des esprits juvéniles, écartant d’emblée toute perspective pour des personnages plus âgés comme le milliardaire Peter Weyland aperçu dans « Prometheus ». Pourquoi ce choix ? Sans doute pour éviter le rejet psychique que provoquerait un transfert chez des adultes déjà marqués par la vie.
Des références appuyées à un classique littéraire
Ce clin d’œil n’a rien de gratuit ; il s’inscrit dans une série d’hommages très visibles à l’univers de J. M. Barrie. Le laboratoire insulaire où résident les Hybrides porte lui-même un nom évocateur : Neverland. Les enfants-hybrides empruntent leurs nouveaux patronymes aux célèbres Lost Boys – Slightly, Tootles, Curly ou Nibs –, quand certains préfèrent incarner Smee ou Wendy. Lors du transfert crucial entre corps biologique et machine, le dessin animé « Peter Pan » de Disney tourne même en boucle au-dessus des tables médicales pour rassurer les enfants.
Cette inspiration narrative et visuelle prend un relief particulier depuis l’acquisition de la franchise par Disney, même si « Alien: Earth » n’adoucit en rien sa violence ou ses thématiques sombres ; la scène d’un Xénomorphe déchirant sa victime dès le premier épisode vient rappeler qu’on ne bascule pas ici dans une version édulcorée du mythe.
Pistes ouvertes et métaphores en suspens
À travers ces clins d’œil et cette nouvelle orientation scénaristique, « Alien: Earth » pose sans fard la question du prix à payer pour vivre éternellement jeune… tout en brouillant brillamment les frontières entre conte pour enfants et dystopie technologique.