Les dangers du travail de nuit sur la santé
Dans un rapport, l'Anses pointe les dangers que font peser les horaires décalés sur la santé : risques de cancer accrus, troubles mentaux sont entre autres évoqués.
L’Agence nationale de sécurité sanitaire de l’alimentation, de l’environnement et du travail (Anses) a rendu public aujourd’hui un rapport sur le travail en horaires atypiques.
Ce travail de nuit, ces horaires décalés concernent quelque 3,5 millions de personnes dans notre pays, et représentent un réel danger pour la santé de ces salariés.
Travail de nuit : le sommeil n’est pas la seule victime
C’est le syndicat CFTC qui a demandé l’évaluation de ces risques par l’Anses. Et les conclusions de l’organisme sont sans appel, évoquant “les risques pour la santé”. Naturellement, en premier chef, le sommeil est touché, par une “désynchronisation” entre rythme biologique et “le nouveau cycle activité-repos-veille imposé par le travail de nuit”. La récupération physique est difficile, et rendue encore plus complexe par “les obligations familiales” et sociales.
Et ce n’est pas tout, puisque l’Agence pointe une influence “sur les facteurs de risques psychosociaux et les troubles du sommeil, qui à leur tour pourraient augmenter les risques de troubles mentaux”. Même chose en ce qui concerne les risques accrus de cancers, de maladies cardiovasculaires ou d’AVC.
Comment réduire l’impact du travail en horaires décalés ?
Pour autant, l’Anses ne souhaite pas signer l’arrêt de mort du travail de nuit. En revanche, elle demande que sa justification s’établisse par “des situations nécessitant d’assurer les services d’utilité sociale ou la continuité de l’activité économique (hôpitaux, services d’utilité publique, etc…)”. En outre, elle souhaite qu’une optimisation de ce travail soit réalisée “afin d’en minimiser les impacts sur la vie professionnelle et personnelle”.
A ces fins, l’Agence suggère qu’un état des lieux des pratiques soit établi, et sur le terrain. Enfin, elle indique dans son rapport un impact économique: “Le coût social du travail de nuit ne se limite pas aux soins de santé prodigués aux salariés mais devrait prendre en compte le coût des répercussions sur la vie sociale et familiale, les coûts induits par les transports ou encore l’absentéisme”.