Dangers du Diesel : un risque évoqué dès 1997 dans un rapport du CNRS
En 1997, un rapport du CNRS donnait l'alerte sur les risques cancérigènes de la fumée de moteurs Diesel. Ou plutôt, il était censé la donner, car cette expertise collective n'aura finalement jamais vu la lumière du jour.
Les dangers du Diesel sur la santé sont une problématique ne remontant pas à quelques années. Car si, en 2013, l’Organisation mondiale de la santé (OMS) avait classé les fumées des moteurs diesel dans la catégorie des “cancérogènes certains” pour l’être humain, ce type d’alerte était déjà à l’étude il y a maintenant près de vingt ans.
Ce sont nos confrères du Monde qui révèlent l’information : à l’automne 1997, une quarantaine de chercheurs français sont à l’œuvre sur une expertise collective du CNRS (Centre national de la recherche scientifique), laquelle est censée aboutir à un copieux rapport de 245 pages nommé “Diesel et santé”.
Rapport sur les dangers du Diesel : inconnu pour la direction du CNRS
Sauf que le contenu de ce rapport n’aura jamais été rendu public, l’expertise collective quant à un lien entre les échappements des moteurs Diesel et un risque cancérigène ayant ainsi été enterrée. Le rapport en lui-même, constituant “l’un des documents scientifiques les plus ambitieux conduits à cette époque sur le sujet”, existe cependant encore en quelques rares exemplaires.
Il s’avère d’ailleurs que la direction actuelle du CNRS n’était pas au courant de l’existence d’un tel document, et environ cinq mois lui auront été nécessaires avant de pouvoir remettre la main dessus dans son dépôt d’archives situé à Gif-sur-Yvette (Essonne).
Aucune certitude dans le document
Si les responsables du rapport se gardaient bien, comme à l’habitude des scientifiques, d’y signifier la moindre certitude concernant un risque de cancer lié au Diesel, “il y avait clairement une alerte”, comme l’indique l’un des auteurs du documents ayant désiré conserver l’anonymat.
Le rapport disait notamment que “l’action mutagène et génotoxique [qui peut provoquer des dommages à l’ADN] des émissions diesel a été démontrée in vitro”. Et qu’“à long terme, chez le rat, [elles] induisent la formation de tumeurs pulmonaires…”