Cybersexisme : les adolescents en première ligne
D'après une étude sociologique, le cybersexisme, soient des violences commises au sein d'un espace virtuel, concerneraient trois filles et deux garçons par classe.
Le terme, assez peu explicite en soi, peut ainsi interloquer. D’après une étude conduite entre 2015 et 2016 par l’Observatoire universitaire international d’éducation et prévention (l’OUIEP rattaché à l’université Paris-Est Créteil), le cybersexisme a essentiellement trait à des “violences qui se déploient à travers le cyberespace dans le but d’insulter, harceler, humilier, répandre des rumeurs, ostraciser, exercer une coercition externe et qui contaminent l’espace hors ligne ou inversement”.
Des travaux coordonnés par le Centre francilien pour l’égalité femmes-hommes (Centre Hubertine Auclert) et menés auprès de jeunes âgés de 12 à 15 ans scolarisés dans douze collèges et lycées d’Île-de-France. Les résultats de cette étude, de même qu’un clip vidéo, sont présentés en ce jour à l’occasion d’une conférence, et de révéler notamment que trois filles et deux garçons par classe sont victimes de cybersexisme.
3 filles et 2 garçons par classe victimes de cybersexisme
Connus pour être des acteurs majeurs des réseaux sociaux, les adolescents se veulent les premières cibles du cybersexisme. 20% des filles interrogées et un garçon sur huit sondés reconnaissent avoir essuyé des insultes sur la toile en raison de leur apparence physique.
L’étude nous apprend que 4% des filles ont déjà réalisé des photos intimes d’elles-mêmes sous la contrainte de leur petit-ami : “Les filles sont incitées à exposer leurs corps, notamment à travers le partage de photos”, et celles-ci de passer comme “coincées” si elles ne s’exécutent pas.
Rumeurs et homophobie
Les rumeurs visent davantage les filles que les garçons, lesquels s’avèrent pour leur part plus victimes d’insultes homophobes. Une personne sur quatre ayant subi un cybersexisme ou même un type semblable de violences hors-ligne n’en a jamais parlé à quiconque.
Pourtant, ces agressions favorisent notamment une perte d’estime de soi et de concentration en classe, quand elles ne provoquent pas des pensées suicidaires. Pour contrer le cybersexisme, les auteurs de l’étude appellent entre autres à une prévention systématique du cybersexisme et à une implication des élèves dans les dispositifs mis en place.