Croissance : la Banque mondiale revoit ses prévisions pour 2016
Après le FMI, c'est au tour de la Banque mondiale de revoir ses prévisions de croissance concernant l'année en cours. Et c'est la croissance plus faible des pays émergents qui est en cause.
Mercredi, la Banque mondiale (BM) a fortement revu à la baisse ses prévisions de croissance au niveau planétaire. En 2015, le produit intérieur brut à l’échelle du globe avait progressé de 2,4%. Pour l’année en cours, l’institution tablait, en juin 2015, sur une croissance de +3,3% mais elle l’estime désormais à +2,9%.
Dans une autre prévision à court-terme, la BM juge qu’une reprise “modeste” interviendra en 2017-2018 avec +3,1%.
Un pessimisme qui suit les estimations du FMI
Ces Perspectives économiques mondiales, telles que les présentent l’institution dont le siège est à Washington, font écho à la récente alerte du FMI. Christine Lagarde, sa directrice générale, a prévenu en décembre dernier que “la croissance en 2016 sera décevante et inégale”. “Les perspectives de moyen terme se sont assombries (…), parce que la faible productivité, la population vieillissante et les suites de la crise financière mondiale freinent la croissance”, avait-elle ajouté.
Une croissance plus faible des pays émergents qui freinent le monde
Car comment expliquer cette croissance réduite ? La Banque mondiale indique : “L’accès de faiblesse simultané des principaux marchés émergents menace les objectifs de réduction des pauvreté (…) étant donné que ces pays ont été de puissants contributeurs à la croissance mondiale au cours de la dernière décennie”. Parmi eux, la Chine dont la croissance devrait constituer, toutes proportions gardées au regard des chiffres européens, la plus mauvaise depuis 1990.
“La croissance plus forte dans les économies avancées ne compensera que partiellement les risques d’une faiblesse persistante dans les principaux marchés émergents”, a résumé cependant Ayhan Kose, en charge des projections économiques au sein de la BM. Pas de quoi se réjouir pour autant si l’on en croit le vice-président de la Banque mondiale Kaushik Basu : pour lui, il convient de “s’adapter à une nouvelle ère, faite de croissance plus modeste dans les grands émergents et de baisse du prix des matières premières, des échanges commerciaux et des flux de capitaux”.