Critiques autour de la rémunération de Carlos Tavares chez Stellantis
Le salaire du PDG de Stellantis, Carlos Tavares, pourrait monter jusqu'à 36,5 millions d'euros en 2023, si les actionnaires donnent leur accord. Toutefois, une agence de conseil les encourage à rejeter cette proposition. Vont-ils suivre ce conseil ?
Tl;dr
- Glass Lewis conseille de voter contre la rémunération de Tavares.
- La rémunération de Tavares pourrait atteindre 36,5 millions d’euros.
- Inquiétude face aux licenciements massifs et à l’augmentation du salaire du PDG.
- Deux autres agences de conseil se joignent à la critique.
La rémunération du directeur général de Stellantis fait débat
La somme évoquée est importante : la rémunération du directeur général de Stellantis, Carlos Tavares, pourrait atteindre 36,5 millions d’euros pour 2023. C’est ce qui ressort d’une note que l’agence américaine de conseil aux investisseurs Glass Lewis a rendue publique, au grand dam de certains actionnaires du groupe automobile.
Une hausse de rémunération dans un contexte de licenciements
L’agence a soulevé une inquiétude majeure : «L’augmentation du salaire de Tavares arrive dans un contexte de licenciements massifs qui risque de créer un écart entre la “rémunération des dirigeants et l’expérience des parties prenantes”, en particulier face à l’importance de cette prime qui peut être perçue comme une compensation pour des actions considérées comme intrinsèques aux fonctions d’un dirigeant.
Le salaire du patron de Stellantis, en augmentation de 140% en un an, fait débat chez les actionnaires@StephPedrazzi pic.twitter.com/rwccUFYskZ
— BFMTV (@BFMTV) April 8, 2024
Un appel au vote “contre”
Se joignant à cette critique, deux autres cabinets de conseils importants, ISS et Proxinvest, ont également exprimé leur inquiétude. Glass Lewis a recommandé aux actionnaires de reporter leur vote, comme elle l’avait fait pour la rémunération de l’année 2022, avertissant que de telles compensations “peuvent susciter des inquiétudes de la part des actionnaires”, surtout à l’heure où Stellantis commence à licencier des milliers d’employés supplémentaires.
Des retombées critiques
La situation actuelle chez Stellantis est loin d’être insignifiante. En 2022, le président français, Emmanuel Macron, avait critiqué “l’astronomique” montant de la rétribution de Tavares, considérée comme excessive. Cependant, malgré cette épée de Damoclès, le groupe automobile a enregistré un bénéfice record de 18,6 milliards d’euros l’année dernière, soit une hausse de 11% par rapport à 2022. De quoi souligner l’impressionnant contraste entre les résultats financiers de l’entreprise et les conditions de travail de ses employés.