Consultation sur l’indépendance catalane : entre “succès total” et “acte de propagande”
80,7% des voix sont allées en faveur du "oui" à l'indépendance de la Catalogne. Madrid dénonce un vote "sans validité démocratique".
Les Catalans ont été plus de 2 millions à se déplacer dimanche pour participer à la consultation citoyenne symbolique sur l’indépendance de la région autonome. Organisé et voulu par une grande partie des membres du Parlement catalan, ce vote a donc été un succès massif malgré les menaces du pouvoir central de Madrid.
Après dépouillement de près de 89% des bulletins dans la nuit de dimanche à lundi, le “oui” aux deux questions l’emportait à 80,7%. Les Catalans devaient répondre à : “Souhaitez-vous que la Catalogne soit un Etat ? Et si oui, souhaitez-vous qu’il soit indépendant ?”. Les partisans à l’indépendance avaient estimé, avant ce référendum qui ne disait pas son nom, que celui-ci pourrait être considéré comme un succès à partir d’une participation de 1,5 million de votants.
Enfin, il convient de préciser que les opposants catalans à ce scrutin avaient décider de le boycotter massivement.
Catalogne : pour Madrid, un “acte de propagande”
Artur Mas, président du gouvernement régional, a déclaré à l’issue du vote : “Nous avons gagné le droit d’organiser un référendum”. Mais Madrid ne l’entend pas de cette oreille. Rafael Catala, ministre de la Justice, y a vu pour sa part un “simulacre inutile” et “une journée de propagande politique sans validité démocratique sans aucun effet juridique”. Toujours selon lui, le parquet pourrait “dans les prochains jours” décider si “des actions légales” pourraient être entreprises contre l’exécutif catalan.
Pour Madrid, appelant à son secours la Constitution de 1978, “la souveraineté nationale réside dans le peuple espagnol”. Mariano Rajoy, chef du gouvernement, avait demandé samedi que le dialogue s’instaure après la consultation : “Nous avons besoin d’un retour à la raison lundi prochain (…) Discutons dans le cadre de la constitution et de la loi. Ce n’est ni un référendum, ni une consultation, ni quoi que ce soit de ce genre”.