Consommation d’alcool : l’Académie de médecine souhaite des “mesures plus fortes”
C'est lundi que l'institution a lancé cet appel aux pouvoirs publics, alors que la consommation stagne en France.
“Pour la première fois depuis la Seconde guerre mondiale, la consommation d’alcool ne baisse plus en France. C’est une défaite majeure pour la santé publique”, juge l’Académie nationale de médecine dans un communiqué publié lundi.
Elle regrette particulièrement “l’affaiblissement continu de la loi Evin sous la pression du lobby alcoolier, jusqu’à autoriser la publicité sur l’internet, support médiatique particulièrement affectionné des jeunes”.
Alcool : ce que demande l’Académie
Ainsi, elle en appelle à un retour aux “principes initiaux” de cette loi. Elle préconise, comme nombre d’organismes ou institutions, que la mention apposée sur les bouteilles soit mise à jour ainsi : “l’alcool est dangereux pour la santé”, et pas seulement le seul excès de consommation.
La taxation des boissons au gramme d’alcool, mais aussi la mise en place d’un prix minimum de vente (toujours par gramme comme en Écosse depuis un an), sont également des mesures souhaitées. Tout comme pictogramme plus grand , plus lisible sur les bouteilles afin de “dissuader de toute consommation la femme enceinte ou qui désire l’être”.
Plus de 10 millions d’adultes français boivent trop
Au mois de février dernier, Santé publique France a publié des chiffres révélant que la consommation des Français n’avait presque pas reculé depuis 10 ans. Elle avait alors diffusé de nouveaux repères de consommation, synthétisés par le message sanitaire suivant : “pour votre santé, c’est maximum deux verres par jour, et pas tous les jours”.
Après le tabac, l’alcool est la plus grande cause de mortalité évitable, avec 41.000 décès en France. Et s’il constitue indéniablement un fléau en termes de santé, il est aussi la première cause de retard mental chez l’enfant et de démence précoce. Enfin, 40 % des violences faites aux femmes et aux enfants sont imputables à l’alcool.