Un condamné à mort agonise 24 minutes aux Etats-Unis
En Ohio, un condamné à mort a agonisé 24 minutes avant de mourir. Voilà le débat sur l'exécution capitale relancé aux Etats-Unis.
Dennis Mc Guire, 53 ans, a été exécuté hier à Lucasville, Ohio. Cet Etat a légalisé un nouveau cocktail médicamenteux jamais utilisé dans le cadre d’une exécution capitale aux Etats-Unis. Comme d’autres Etats américains, l’Ohio s’est vue contraint d’avoir recours à de nouveaux médicaments, car l’Europe a refusé de fournir ceux utilisés jusqu’alors. Selon le quotidien Colombus Dispatch, le condamné est mort 24 minutes après l’injection létale. Soit 19 minutes de plus que la durée communément admise pour ce type de peine. L’injection a débuté à 10h29. D’après le journaliste présent, “A 10h33 McGuire a commencé à se débattre et à haleter fortement, en produisant des sons d’éternuement et de suffocation qui ont duré au moins dix minutes, le poing serré et la poitrine soulevée. Un râle long et profond sortait de sa bouche”. Il a été déclaré mort à 10h53.
Un deuxième cas de souffrances inhabituelles
Cette année, 3 exécutions ont déjà eu lieu aux Etats-Unis. En Oklahoma le 9 janvier dernier, Michael Lee Wilson, sur la table d’exécution, a dit ces derniers mots : “Je sens tout mon corps brûler“. L’Etat avait dû lui aussi recourir à de nouvelles substances pour exécuter ce condamné à mort. S’il est avéré que ces deux hommes sont morts dans de longues souffrances, il pourrait s’agir d’un nouveau scandale pour la justice américaine. En novembre 2012, une officine du Massachusetts qui fournissait des produits pharmaceutiques pour les exécutions avait été jugée responsable d’une épidémie mortelle de méningite par manque d’hygiène.
Le débat sur la peine de mort relancé
Deorah Denno, experte de la peine de mort à l’Ecole de droit de l’Université Fordham, a commenté ainsi la mort de McGuire : “Si on observe la longueur et les descriptions troublantes de l’exécution de Dennis McGuire, et si on considère les nombreuses complications sur l’injection létale rapportées dans d’autres Etats, il semble que les procédures d’injections mortelles dans ce pays soient plus scandaleuses et problématiques que jamais“.