Comment Pepsi a brièvement détenu la 6e flotte de navires de guerre du monde
Cette histoire insolite à ranger au rayon relations internationales trouve son origine pendant l'année 1959, entre Russie et Etats-Unis.
Au printemps 1990, peu de temps avant l’effondrement du bloc soviétique, les médias se sont fait l’écho d’une transaction insolite : Pepsi avait conclu un accord de 3 milliards de dollars avec l’URSS. La firme américaine avait longtemps troqué avec l’URSS de la vodka contre le Pepsi, mais cette fois-ci, l’entreprise avait obtenu dix navires soviétiques.
Ce n’était pas la première fois que Pepsi pratiquait cet échange. En 1989, Pepsi avait même acquis des navires de guerre. Certes brièvement, mais cela mérite de figurer dans les livres d’Histoire, au chapitre “par le petit bout de la lorgnette”.
Tout commence en 1959
Comment tout cela a-t’il commencé ? Durant l’été 1959, l’Union soviétique et les Etats-Unis ont chacun leur tour organisé une exposition vouée à vanter les bienfaits des produits de chaque pays.
À Moscou, fin juillet, Richard Nixon était en charge de présenter le stand américain au dirigeant russe Nikita Khrouchtchev. Suivant une opération de comm’ bien orchestrée, celui qui n’était alors que vice-président des USA dirigea le maître du Kremlin vers un stand ne vantant que le Pepsi-Cola. Et un photographe a alors immortalisé la scène du président russe buvant un verre de soda. L’image a fait le tour du monde.
Une porte d’entrée vers l’URSS
En 1972, Pepsi parvint à entrer en URSS, devenant ainsi le premier produit capitaliste à y être commercialisé. Cerise sur le gâteau, la firme réussit à négocier un monopole et Coca-Cola en fut exclu jusqu’au milieu des années 1980.
Mais ce qui coinçait, c’était le nerf de la guerre à savoir l’argent. Le rouble n’ayant que peu de valeur hors union soviétique, Pepsi et l’URSS eurent recours au bon vieux troc, et la firme américaine reçut de la vodka Stolichnaya pour la distribuer sur son marché domestique.
Tout allait comme sur des roulettes : fin décennie 1980, un milliard de bouteilles de Pepsi étaient consommées par an en Russie. De l’autre côté, la vodka Stolichnaya avait aussi réussi à s’imposer au pays de l’Oncle Sam mais le boycott américain consécutif au conflit URSS-Afghanistan a rebattu les cartes.
Un accord insolite
Ainsi au printemps 1989, Pepsi et URSS ont eu ce surprenant accord : Pepsi devint l’intermédiaire de 17 anciens sous-marins et de 3 navires de guerre (1 frégate, 1croiseur et 1 destroyer). La société américaine acheta aussi de nouveaux pétroliers soviétiques pour les louer ou les vendre en partenariat avec une société norvégienne. En échange, l’accord prévoyait que Pepsi double son nombre d’usines en URSS.
Un an plus tard, un autre accord d’une valeur de trois milliards de dollars était conclu et 10 navires ont été en possession de Pepsi. La marque américaine avait longtemps troqué avec l’URSS de la vodka Stolichnaya contre du concentré Pepsi, mais cette fois-ci, l’entreprise obtint dix navires soviétiques.
Un monopole qui s’effondre
En 1991, la fin du bloc soviétique a scellé la fin de l’accord et Pepsi devait désormais lutter pour protéger sa part du gâteau. Les navires partiellement construits de Pepsi furent bloqués en Ukraine, pays qui avec sa toute nouvelle indépendance voulait un pourcentage sur les ventes. Pepsi eut à négocier avec beaucoup plus de pays que la seule URSS. Et c’était sans compter l’arrivée fracassante de Coca-Cola.
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