Comment fonctionne une greffe d’organe ?
Il y a quelques jours, le rein d'un porc a pour la première fois été connecté avec succès à un être humain. Mais comment ça marche, une greffe d'organe ?
Pourquoi poser cette question générale aujourd’hui ? Car une expérience a été menée à l’hôpital NYU Langone de New York. Il s’agissait de connecter (plutôt que littéralement) transplanter le rein d’un porc génétiquement modifié à un humain. Une connexion qui s’est faite au niveau des vaisseaux sanguins d’un humain qui se trouvait en état de mort cérébrale, et ce avec l’accord de ses proches.
Pourquoi le porc ? Pour son voisinage génétique et physiologique avec l’Homme. Un cousinage qui permet déjà à et animal nous rendre service dans certains cas comme le remplacement d’une valve cardiaque ou une greffe de peau.
Toujours est-il que le rein a fonctionné normalement pendant les 54 heures de l’expérience, jusqu’à l’arrêt du respirateur artificiel du patient, et il n’y a pas eu de rejet. Une première, due au fait que le porc avait été génétiquement modifié pour le débarrasser d’un sucre qui entraîne normalement le rejet par le corps humain.
Un premier succès en 1954
Mais penchons-nous désormais sur ce qui est censé fonctionner, à savoir une greffe entre un donneur et un receveur, tous deux humains. Elle a pour but de remplacer un organe ou un tissu défaillant, et ce de façon irréversible. La première greffe officiellement réussie est celle d’un rein. Elle a été pratiquée en 1954 par le Dr. Joseph E. Murray aux États-Unis. Deux ans plus tôt, une tentative, française cette fois, avait été couronnée de succès mais après 3 semaines le patient avait succombé.
Comme nous l’avons dit, outre les organes, de nombreux tissus peuvent être greffés comme la cornée, la peau, les os, les vaisseaux sanguins ou la moelle osseuse.
La greffe d’organe, une course contre la montre
Encore maintenant, une greffe reste une prouesse même si des progrès considérables ont permis, lors des dernières dizaines d’années, de garantir le plus de chance de survie aux patients. C’est le cas notamment du contrôle de la réaction immunitaire du receveur contre le greffon.
Techniquement, comment se déroule-t-elle ? Prenons l’exemple de la greffe de rein. En voici les étapes sommaires, d’abord du point de vue du donneur vivant :
L’opération de prélèvement dure de 2 à 3 heures. Une mini-ouverture de la paroi abdominale est pratiquée, afin d’extraire l’organe. Deux petits trous sous le rebord des côtes sont aussi prévus, afin de permettre le passage des instruments et de la caméra.
Une fois prélevé, le rein est préparé par le chirurgien dans une solution de préservation froide, avant d’être transporté dans la salle d’opération du patient receveur.
Le patient donneur est hospitalisé entre 3 à 7 jours après l’opération, suivant l’évolution. Le retour à une vie active normale est possible 1 à 2 mois après l’intervention. Un suivi est effectué 1 mois après l’intervention, puis une fois par an.
La greffe : L’opération de greffe rénale, qu’il s’agisse d’une greffe à partir d’un donneur décédé ou d’un donneur vivant, est d’une durée de deux à trois heures. L’organe est placé dans la fosse iliaque au bas de l’abdomen, à droite ou à gauche, indépendamment du rein prélevé. Les vaisseaux sanguins principaux du rein greffé sont connectés à la veine et à l’artère iliaques externes du receveur. L’uretère du rein greffé est aussi reconnecté à la vessie du receveur.
Le patient greffé reste sous surveillance à l’hôpital le temps d’obtenir un bon fonctionnement de sa greffe rénale, en général durant une à deux semaines.