Colombie : le dernier otage libéré de l’ELN évoque une paix “bancale”
Le 23 mars dernier en Colombie, l'ELN libérait son dernier otage, Ramon José Cabrales. Pour ce dernier, “une paix sans l’ELN est comme une table bancale".
Après quelque sept mois de détention vécus au sein de la jungle du Catatumbo (frontière avec le Venezuela), le conseiller du département Norte de Santande Ramon José Cabrales a été libéré le 23 mars dernier par l’ELN (Armée de libération nationale), seconde guérilla de Colombie.
À l’AFP, le dernier otage libéré par l’ELN a déclaré mardi qu’“une paix sans l’ELN est comme une table bancale”, et que “si (ma séquestration) était un obstacle, ça ne l’est plus ! Mais qu’ils s’assoient enfin”. L’homme, qui est entré dans sa quarantième année en captivité, s’exprimait juste avant que ne soit annoncée, mercredi, des pourparlers entre l’Armée de libération nationale et le gouvernement colombien.
ELN : le dernier otage libéré ne pensait pas s’enfuir
C’est le président colombien Juan Manuel Santos lui-même qui avait requis la libération du conseiller pour que s’ouvrent des pourparlers avec la guérilla. Rappelons qu’un processus semblable est en place depuis fin 2012 avec les Farc (Forces armées révolutionnaires de Colombie), une rébellion rassemblant environ 7.000 combattants, contre quelque 1.500 pour l’ELN.
Peu de temps avant d’être hospitalisé pour un bilan médical, l’otage libéré a signifié qu’il ne s’attendait pas à être libéré aussi rapidement. Il n’aurait d’ailleurs pas tenté de prendre la fuite, conscient des conséquences qui l’attendaient : “Il aurait été très difficile de m’en sortir en vie”.
“Tuez moi ! Je suis fatigué”
Son enlèvement remonte au 3 septembre dernier par des hommes armés. Il aura été enchaîné à partir du 14 décembre, et la période de Noël qui a suivi d’avoir été celle où M. Cabrales n’entrevoyait plus une libération. Il se rappelle même avoir appelé ses ravisseurs à le tuer, ne supportant plus le poids de la fatigue.
Le 23 mars 2016 et dans un lieu dont la localisation lui demeure inconnue, il retrouvait sa femme, aux côtés de laquelle se trouvaient deux “anges anonymes”, des prêtres de la région ayant joué un rôle certain dans le processus de libération.