Le collectif Formindep dénonce l’influence des laboratoires pharmaceutiques dans les facs de médecine
Sur les 37 universités de médecine françaises, 28 facultés de médecine ne tentent pas de réduire l’influence des laboratoires pharmaceutiques auprès de leurs étudiants.
Les lobbies pharmaceutiques ont-ils trop d’influence auprès des étudiants en médecine ? C’est ce que dénonce le collectif Formindep, composé de professionnels de santé, de patients et de citoyens qui prône une « formation et une information médicales indépendantes de tout autre intérêt que celui de la santé des personnes. »
En collaboration avec l’Association nationale des étudiants en médecine de France (ANEMF), le collectif tire la sonnette d’alarme sur les liens tendancieux entre les facultés de médecine et l’industrie pharmaceutique.
Un questionnaire envoyé aux doyens d’université
Pour les besoins de son classement publié lundi 9 janvier, Formindep a adressé un questionnaire de treize critères permettant de vérifier l’indépendance des universités de médecine par rapport aux laboratoires aux doyens des trente-sept facultés de médecine de l’Hexagone.
Plusieurs critères ont été pris en compte comme les cadeaux donnés aux étudiants, la présence de conférenciers financés par l’industrie pharmaceutique ou encore les conflits d’intérêts par rapport à certains professeurs entre autres critères.
Manque d’indépendance
Le résultat de l’étude est sans appel puisque 28 facultés de médecine ne font pratiquement rien pour lutter contre l’influence des laboratoires pharmaceutiques auprès de leurs étudiants. Les universités d’Angers et de Lyon-Est (Lyon-I) enregistrent les moins mauvais scores avec respectivement 4 et 5 points sur un maximum de 26 (le plus bas étant le mieux).
En établissant ce classement, Formindep cherche avant tout à faire naître une prise de conscience auprès des universités pour limiter l’influence de l’industrie pharmaceutique auprès des étudiants. Le collectif avance que certains grands scandales pharmaceutiques (par exemple celui du Mediator) auraient certainement été évités sans cette place trop importante des laboratoires dans les facultés de médecine.
De telles études sont régulièrement menées aux États-Unis et auraient permis de faire changer les mentalités en la matière.