Colère et sport intense favorisent l’infarctus du myocarde
Combinés, un exercice physique intense et un état émotionnel négatif tripleraient le risque de survenance d'un infarctus du myocarde.
Des chercheurs de l’université McMaster au Canada ont analysé les données médicales de 12.400 individus âgés de 58 ans en moyenne, et répartis sur 52 pays à travers le monde. Et le point commun de ces personnes est d’avoir survécu à un infarctus.
Un questionnaire leur a été soumis, leur demandant d’indiquer la pratique d’un sport, et leur état émotionnel au moment des premiers symptômes, ainsi que 24 heures auparavant.
Une association dangereuse
Déjà pris séparément, ces deux notions de sport intense et d’état colérique ou de stress doublent le risque d’infarctus. Mais combinées, par exemple dans le fait de faire du sport pour se défouler, le risque est alors multiplié par trois. Les chercheurs ont relevé que près de 14% des personnes interrogées avaient pratiqué une activité physique intense avant leur infarctus et presque autant ont affirmé avoir été en colère ou stressés. La pratique du sport serait à l’origine de 7,7% des infarctus dans cette cohorte, quand la colère a généré 8,5% des crises cardiaques. Mais ensemble, colère et activité physique triplent donc ce risque.
Andrew Smyth, co-auteur de l’étude publiée dans la revue Circulation, indique : “Ils peuvent tous les deux augmenter la pression artérielle et le rythme cardiaque, ce qui peut modifier la circulation sanguine et réduire l’arrivée de sang au cœur. Ceci est particulièrement important chez les personnes ayant des vaisseaux sanguins rétrécis ou obstrués par l’athérosclérose”.
Les recommandations
Si les scientifiques insistent pour rappeler que la pratique du sport est bénéfique pour le coeur, il faut doser cet effort en fonction de l’état émotionnel. En clair, si l’on se sent en colère, mieux vaut alors choisir d’en faire un peu moins que’à l’accoutumée et de ne pas la compenser par trop de sport.