Chine : un pâtissier normand détenu depuis 146 jours
Cela fait depuis 146 jours qu'un pâtissier de l'Eure est détenu en Chine pour l'utilisation présumée, par son employeur, de farine périmée. Une pétition en ligne a été lancée afin d'alerter l'opinion publique sur cette situation.
Tout semble avoir démarré le 20 mars dernier, lorsqu’un ancien employé de l’entreprise Farine Bakery dénonce dans une vidéo postée sur le réseau social chinois Weibo le recours à de la farine périmée. Le même jour, les autorités chinoises procèdent à la perquisition de l’usine de l’homme d’affaires français Franck Pécol.
Le but de la manœuvre, vérifier si les sacs de farine de la société comportent ou non une date limite de fabrication reconnue en Chine. Après un contrôle, la production de l’usine est bloquée. Le 23 mars de la même année, Laurent Fortin, pâtissier originaire du Vexin, dans l’Eure, et employé de Farine Bekery, est placé en “détention administrative”.
Un pâtissier détenu en Chine après la disparition de son patron
Auprès de Paris Normandie, le frère de Laurent, le restaurateur David Fortin, a indiqué le pourquoi du comment de l’emprisonnement du pâtissier : “Le 21 mars, Franck Pécol, le créateur et dirigeant du groupe Farine Bakery, est auditionné mais le lendemain, – en prétextant un rendez-vous important à Londres – ce dernier disparaît. Et lorsque les autorités chinoises sont revenues le 23 mars, mon frère se retrouve emprisonné à sa place. Par défaut, en quelque sorte…” Il semblerait que Franck Pécol soit depuis revenu en France, non loin de Perpignan.
David rapporte des conditions de détention peu supportables : “Mon frère souffre de mal de dos et d’hypertension. Il est seul dans une cellule, au départ sans chaise et sans lit ! En insistant auprès du consulat, nous avons au minimum réussi à obtenir une chaise mais il est contraint d’utiliser les médicaments qu’on lui propose à la place de ceux qu’il prenait auparavant”.
L’espoir d’une rencontre
En dépit de tentatives de prise de contact avec les autorités françaises, la famille de Laurent Fortin n’a pas réussi à obtenir d’engagement affirmé quant à une démarche de libération. Et si les autorités chinois ont permis l’échange de courrier entre le détenu et ses proches, elle a requis que cette histoire ne soit pas ébruitée dans les médias.
La famille en a toutefois décidé autrement. David Fortin a mis en ligne une pétition pour notamment interpeller le président de la République sur cette affaire. La mère de Laurent souligne qu’il “risque entre un an et quinze ans de détention, selon le chiffre d’affaires réalisé alors qu’il n’était que le salarié de l’entreprise”. Une rencontre est prévue jeudi entre le consulat de France et les autorités chinoises pour aborder le cas du pâtissier, avec l’espoir d’une sensible avancée sur son dossier.