Chine : la fin de la politique de l’enfant unique
Les autorités chinoises ont annoncé hier la fin de la politique de l'enfant unique. Une décision historique dictée par des raisons économiques et politiques.
C’est une décision historique. 35 ans après avoir mis en place une loi visant à limiter la démographie du pays le plus peuplé au monde, la Chine vient d’annoncer la fin de la politique de l’enfant unique. Désormais, les couples chinois sont autorisés à avoir un second enfant.
Des raisons économiques qui ont motivé l’abandon de cette politique
Après 35 années à limiter la croissance démographique, la Chine, au regard des statistiques, décide d’assouplir cette politique. Les raisons sont multiples et d’ordre économique et politique. Le financement des retraites est le premier point ayant motivé la décision de Pékin. En effet, il est nécessaire d’avoir un nombre de travailleurs actifs pour financer les retraites des anciens et selon l’ONU, 1/3 des chinois auront plus de 60 ans dans 35 ans.
Des problèmes de main d’œuvre ont par ailleurs été mis en évidence. En effet, le manque de main d’œuvre jeune dans certaines régions a poussé les salaires à la hausse. Cette augmentation des charges n’est pas la bienvenue dans un pays dont l’économie est essentiellement basée sur la production bon marché.
Un rééquilibrage nécessaire mais froidement accueilli
Le rééquilibrage des naissances était nécessaire, d’autant plus si l’on considère que cette politique avait créé un désordre au niveau des sexes. Les couples chinois préférant avoir un garçon n’hésitaient souvent pas à avorter si la femme portait une fille. Actuellement, la Chine compte plus de garçons que de filles.
L’annonce du gouvernement a été assez fraîchement accueillie par la population. Le coût de la vie et la nécessité de consacrer une grande partie de sa vie à sa carrière font que les couples chinois ne sont guère enclins à avoir un autre enfant. Aucune aide financière n’étant prévue pour un second enfant, beaucoup pensent que c’est un luxe d’en avoir un. L’impact de cette décision ne pourra être évalué que d’ici une vingtaine d’années.