Chili : Les députés votent la fin de l’interdiction d’avorter
27 ans après l’interdiction d’avorter instaurée par la dictature Pinochet et prolongée par la pression de l’Église, les députés chiliens ont voté en faveur de l’avortement thérapeutique.
C’est une décision historique que viennent de prendre les députés chiliens. Ces derniers ont voté pour l’autorisation de l’avortement thérapeutique en cas de viol, de malformation fœtale et de risque pour la santé de la mère. La pratique était interdite dans le pays depuis la dictature d’Augusto Pinochet.
La dictature et l’église interdisent l’avortement
L’avortement en cas de danger de mort pour la mère ou de fœtus non viable était autorisé avant l’arrivée au pouvoir du général Pinochet (1973 — 1990), la dictature avait totalement prohibé l’avortement en 1989 avant de laisser le pouvoir. Le retour à la démocratie n’avait pas été accompagné du retour du droit à l’avortement, l’Église catholique maintenant la pression sur le gouvernement.
Il aura donc fallu attendre 2016 pour que la Chambre des députés chilienne vote en faveur de l’avortement. Chaque cas a été débattu et voté à part. Pour la pratique de l’avortement dans les cas de fœtus non-viable 62 ont voté pour, 46 contre. En cas de risque pour la santé de la mère, 67 députés ont voté pour, 47 contre. Pour la grossesse issue d’un viol, les débats ont été plus tendus et 59 députés ont voté pour et 47 contre.
Au Sénat d’approuver le texte
Après ce premier pas en avant de la part de la Chambre des députés, c’est désormais au tour des sénateurs de se prononcer et de valider ce vote. Marco Antonio Muñoz, président de la Chambre des députés, s’est félicité de cette avancée en déclarant, « C’est incroyable, c’est approuvé » à l’issue de la séance selon TV5 Monde.
La décision des députés a peut-être été motivée par l’expansion fulgurante du virus Zika en Amérique du Sud. Un virus qui entraine des problèmes de microcéphalies sur les fœtus et transmis par la piqûre du moustique tigre.