Chez les jeunes, le cannabis a une bien meilleure image que le tabac
L'Observatoire français des drogues et des toxicomanies publie une étude menée auprès de 200 jeunes de 13 à 18 ans.
C’est un fait, les adolescents jugent le cannabis positivement, à l’inverse du tabac. C’est une étude de l’Observatoire français des drogues et des toxicomanies (OFDT) qui en fait le constat.
En effet, si l’herbe est vue comme “un produit naturel, bio, moins chimique” que le tabac, ce dernier est associé à “la mort et la souffrance”.
La cigarette n’est plus un rite “de passage”
Cette génération de 13-18 ans interrogés par l’OFDT a grandi avec plusieurs bouleversements liés au tabac : son interdiction de vente aux mineurs, celle de la consommation dans les lieux publics, mais aussi sa hausse des prix régulière. À l’inverse, le cannabis est “moins cher et presque aussi facile à trouver en pratique”, relèvent les auteurs de l’étude.
Et sous forme d’herbe, elle est vue comme “plus rassurante en terme de composition” que la résine, qualifiée de “pneu” ou de “dégueulasse”.
Ivana Dobradovic, auteure de l’étude, explique qu’il s’agit là d’une “dénormalisation massive du tabac” auprès de cette population, qui ne fait plus de la cigarette “un passage obligé” de la sociabilité.
Une régulation nécessaire de la consommation
Si Nicolas Prisse, président de la Mission interministérielle de lutte contre les drogues et les conduites addictives (Mildeca) se félicite du fait que “La dégradation de l’image (du tabac) pour les jeunes générations montre que l’action publique peut fonctionner et gagner la bataille de l’image”, il n’en reste pas moins que les jeunes doivent pouvoir bénéficier “d’outils pratiques” afin de réguler leur consommation.
D’après l’organisme, en 2014, près de la moitié (48%) des jeunes de 17 ans avaient déjà fumé du cannabis, et 9% étaient des consommateurs réguliers.