Charlie Hebdo victime d’un incendie criminel et d’un piratage
Les locaux parisiens de Charlie Hebdo ont été victimes d’une attaque au cocktail molotov cette nuit, selon les précisions apportées par Europe 1, tandis que le site web a été hacké.
Il y a deux jours, le journal Charlie Hebdo a révélé qui’il allait sortir un numéro consacré à la charia. Le numéro devait sortir aujourd’hui et être baptisé « Charia Hebdo » avec Mahomet comme rédacteur en chef. Mais dans la nuit du premier novembre, les locaux du journal qui se trouvent dans le 20e arrondissement de Paris ont été incendiés. La destruction est estimée à 70% d’après BFM TV. Le site internet de ce journal satirique a également fait l’objet de piratage. Sur la page du site, les hackers ont mis un message en deux versions, anglaise et turc, traduit en français : « Pour l’Islam ». Ce message a été par la suite remplacé par une photo de la mosquée sacrée de La Mecque avec une phrase en anglais traduite en Français : «Il n’y a de Dieu qu’Allah.»
Le numéro consacré à la charia devait être consacré à l’avancée du parti islamiste Ennahda de Tunisie. Mais également à la proclamation de la loi islamique en Libye. Lundi, le journal avait publié un communiqué dont voici une partie : «afin de fêter dignement la victoire du parti islamiste Ennahda en Tunisie et la promesse du président du CNT (Conseil national de transition) que la charia serait la principale source de législation de la Libye, Charlie Hebdo a proposé à Mahomet d’être le rédacteur en chef exceptionnel de son prochain numéro.» Une mission que Mahomet aurait acceptée sans problème toujours selon le journal : « le prophète de l’islam ne s’est pas fait prier pour accepter et nous l’en remercions.»
À la une du journal de ce mercredi, on devait voir la caricature de Mahomet disant « 100 coups de fouet, si vous n’êtes pas morts de rire ! ». Avec certains de titre comme «L’apéro Halal», «la charia molle», «Charia Madame», etc. Dès l’annonce de ce numéro lundi, les réseaux sociaux étaient remplis de commentaires d’individus se disant indignés. Ils qualifiaient le journal de « magazine de provocation ».
Pour répondre à ces accusations, le dessinateur et directeur de la publication de Charlie Hebdo, Charb a déclaré: « on n’a pas l’impression d’avoir fait une provocation supplémentaire. On a l’impression simplement de faire notre boulot comme d’habitude. La seule différence cette semaine, c’est que Mahomet est en couverture et que c’est assez rare de le mettre en couverture.» Le journal avait déjà fait beaucoup d’indignés en 2006 dans de nombreux pays musulmans à cause des caricatures qu’il avait publiées. Il était même appelé à comparaître au tribunal.