Charbon : en Europe, 23.000 morts prématurées chaque année
Plusieurs ONG dénoncent la menace que fait encore peser sur les Européens l'exploitation de cette énergie fossile. En France, le nombre de décès prématurés liés à l'émission de poussières est estimé à 1.400 chaque année.
L’étude publiée par les ONG Climate Action Network (CAN) Europe, WWF, Health and Environment Alliance (Heal) et Sandbag fait froid dans le dos. Selon elles, les poussières de charbon émises dans le ciel européen tuent prématurément et chaque année, 23.000 personnes sur l’ensemble du continent.
La santé des Français impactée par le charbon de ses voisins
Pour la France, ce chiffre atteint 1.400 morts par an. Pour autant, ce ne sont pas nos 4 centrales (sur un total de 280) qui sont à l’origine de ces décès prématurés. La faute est plutôt à chercher du côté de nos frontières plus ou moins proches, comme au Royaume-Uni, en Allemagne, en Espagne ou encore en Pologne et République tchèque, qui exploitent plus intensément le charbon.
Parmi les pays les plus impactés se trouvent la Pologne (4.690 décès), l’Allemagne (2.490) et la Roumanie (1.660). Pascal Canfin, directeur général de WWF France, résume : “Les pollutions ne connaissent pas de frontières ! Quand un pays se remet au charbon, ce sont tous ses voisins qui en font les frais.”
Un coût sanitaire de 62 milliards d’euros
Dans leur rapport intitulé Europe’s dark cloud (Le nuage sombre de l’Europe), les ONG estiment pour l’année 2013, le coût de cet impact sanitaire à 62,3 milliards d’euros. Sur l’ensemble de l’Europe et toujours pour 2013, ce sont 11.800 nouveaux cas de bronchite chronique et 21.000 admissions à l’hôpital qui trouveraient leur origine dans les poussières de charbon.
Et Pascal Canfin de poser la question : “Près de 10 milliards d’euros d’argent public viennent, encore, chaque année, financer l’industrie du charbon. Comment justifier que le contribuable soutienne cette industrie qui à la fois pollue l’environnement et contribue au décès de plusieurs milliers d’Européens ?”.
Les ONG estiment qu’à l’horizon 2025, quand le Royaume-Uni aura effectivement fermé ses dernières centrales, 2.900 vies seront épargnées par an dans le pays, mais aussi parmi ses voisins.