Champignons hallucinogènes : des effets notables sur la dépression des cancéreux

Dans une étude, des chercheurs américains affirment qu'une prise unique de psilocybine, une molécule présente dans les champignons hallucinogènes, est suffisante pour réduire la dépression et l'anxiété chez les personnes atteintes d'un cancer.

La psilocybine apparaît aujourd’hui encore telle une molécule à même de réduire une dépression et une anxiété. Dans l’étude qui nous intéresse aujourd’hui, la psilocybine, présente dans les champignons hallucinogènes, se veut efficace chez les personnes atteintes d’un cancer.

Pour parvenir à cette observation, les chercheurs américains du Centre médical New York Langone et de John Hopkins ont sollicité quelque 80 patients atteints d’un cancer au stade métastatique ou bien en rechute. Des volontaires qui se sont donc livrés à un essai clinique en double aveugle.

Cancer : la dépression réduite par la psilocybine

Ces patients ont été divisés en deux groupes. Il a été administré au premier une dose unique de 0,3 mg/kg de psilocybine, et au second un placebo vitaminique censé leur délivrer des sensations similaires à celles provoquées par des molécules hallucinogènes. Aucun de ces volontaires ne savait ce qu’il allait absorber.

Sept semaines plus tard, les membres du premier groupe sont allés rejoindre le second et inversement. Et les résultats de ces travaux, parus dans le Journal of Psychopharmacology, de révéler une sensible amélioration de l’état de plus de 8 patients sur 10. Des observations ayant été émises par les volontaires eux-mêmes. Précisons que des effets indésirables tels que des maux de tête, des nausées ou encore de la paranoïa sont apparus dans l’essai conduit à John Hopkins où la dose de psilocybine prescrite était plus forte.

Des effets prometteurs déjà observés en mai dernier

Roland Griffiths, professeur de biologie comportementale et neuroscience au sein de l’école de médecine de John Hopkins, explique qu’“être face à un cancer qui met votre vie en danger peut être dévastateur sur le plan psychologique, provoquant de l’anxiété et une dépression. Les patients souffrant de cette angoisse existentielle se sentent désespérés et s’inquiètent du sens de la vie et ce qui se passe après la mort”.

Les signataires de l’étude estiment que ce traitement pourrait également être profitable à des personnes anxieuses ou dépressives mais non cancéreuses. En mai dernier, des chercheurs britanniques de l’université Imperial College avaient d’ailleurs obtenu des résultats prometteurs sur des dépressifs modérés ou sévères traités à base de champignons hallucinogènes.