CGT : un syndicat qui « doit être contestataire par rapport aux propositions libérales »
À l'occasion de la tenue du 51e congrès de la CGT, de jeunes délégués du syndicat expriment ce que ce dernier représente à leurs yeux et leurs aspirations quant à la cérémonie se déroulant actuellement à Marseille.
Lundi a débuté à Marseille le 51e congrès de la CGT, où sont attendus pas loin de 1.000 délégués de la Confédération générale du travail. Et si ce chiffre n’apparaissait finalement pas vraiment surprenant auprès des observateurs, il le devient probablement un minimum quand on apprend que près de 80% de ces participants vivent là leur première réunion du genre.
À l’occasion de la tenue de cette cérémonie prévue pour se conclure vendredi, nos confrères de Libération ont donné la parole à trois jeunes délégués du syndicat, ceux-là mêmes qui n’avaient jamais été d’un congrès de la CGT auparavant. Pour Amandine, éducatrice spécialisée appartenant au syndicat des personnels actifs et retraités du département du Vaucluse, « tout travailleur doit avoir accès à l’outil syndical pour défendre ses intérêts et ceux du collectif. Pour ne pas se laisser broyer par les directives patronales. C’est un acte de militantisme citoyen et une source d’épanouissement. »
51e congrès de la CGT : environ 80% de nouveaux arrivants
Raphaëlle, consultante et membre de la fédération des sociétés d’études en Gironde, estime quant à elle que la CGT « doit être contestataire par rapport aux propositions libérales. Il l’est, mais il peine parfois à faire preuve de réactivité. Tout comme il peut aussi avoir du mal à laisser s’exprimer la génération spontanée, celle de Nuit debout par exemple. Le 9 mars, lors de la première manifestation contre la loi travail, on s’est laissé prendre de court par les gens qui se sont saisis des réseaux sociaux pour protester. »
Engagement syndical : plus citoyen « qu’en allant voter »
Et Boris Gelinotte, de la fédération des cheminots, d’avoir validé sa présence à ce congrès car il avait « envie de voir comment se décident les orientations d’une association d’un demi-million de personnes. Je me sens plus citoyen, ici, en m’engageant syndicalement, qu’en allant voter. »
Ce jeune syndicaliste explique ainsi la nécessité d’une implication de la jeunesse dans les débats : « À la CGT, la moyenne d’âge est de 51 ans. D’ici cinq ans, la moitié des militants syndicaux seront partis à la retraite. Du coup, il faut que la jeunesse se forme, s’implique. Le problème c’est que les jeunes rentrent de plus en plus tard dans le monde du travail et tant qu’ils n’ont pas un ‘vrai’ contrat, ils ont du mal à venir au syndicalisme. »