C’est officiel, ça sent l’œuf pourri dans l’atmosphère d’Uranus
Le sulfure d'hydrogène est responsable de l'odeur pestilentielle qui y règne, selon des scientifiques britanniques.
Non, savoir que la haute atmosphère d’Uranus exhale un doux fumet d’œuf pourri (ou de pet, disons les choses clairement) n’est pas dénué d’intérêt scientifique, nous y reviendrons plus loin dans cet article.
Lundi, la très sérieuse revue Nature relayait les résultats d’une étude dirigée par des scientifiques britanniques à ce sujet.
Une malodorante théorie
C’est grâce à un télescope de 8 mètres situé à Hawaï et nommé Gemini North que ce qui n’existait qu’en théorie s’est révélé bien réel.
Mais que prévoyaient les astronomes ? “Que l’atmosphère de la planète contenait de l’ammoniac et de l’hydrogène sulfuré, en raison de l’absence d’une certaine longueur d’onde de la lumière”, relate Mashable.
Merci, le sulfure d’hydrogène !
En pointant le télescope, les scientifiques finissent par valider leur idée initiale. Patrick Irwin, de l’université d’Oxford, indique au site spécialisé Space.com : “Si un malheureux humain venait à descendre un jour à travers les nuages d’Uranus, il serait confronté à des conditions très désagréables et odorantes. [Mais] l’exposition à une atmosphère de -200 degrés et à ces gaz lui règleraient son compte bien avant qu’il ne sente l’odeur”.
Une fois les blagues potaches évacuées, que nous apprend cette découverte ? Que ce qui se promène dans la haute atmosphère nous renseigne sur la formation du système solaire. Car celles de Jupiter et Neptune, planètes géantes gazeuses, contiennent essentiellement de l’ammoniac. Quant à Neptune, géante de glace comme Uranus, son atmosphère serait identique à celle d’Uranus, en grande partie. Ainsi, Uranus et Neptune seraient nées plus loin du Soleil.
Leigh Fletcher, qui a participé à l’étude, observe que les conditions originelles de la formation de ces 4 planètes devaient être différentes : “Lors de la formation de notre système solaire, l’équilibre entre azote et soufre – et donc l’ammoniac et le sulfure d’hydrogène désormais détectés sur Uranus – a été déterminé par la température et le lieu où la planète s’est formée”.