Ce dinosaure avait des bras encore plus petits que ceux du T. rex !
Ce dinosaure avait des bras encore plus petits que ceux du T. rex !
Dans la formation de La Colonia, en Argentine, des paléontologues ont récemment mis au jour le fossile d’une nouvelle espèce de dinosaure, baptisée Koleken inakayali, hommage à Inakayal, chef décédé des Tehuelches, un peuple natif de Patagonie orientale, et un nom tiré de leur langue teushen signifiant « venant de l’argile et de l’eau ». Ce carnivore appartient à une famille de dinosaures carnivores au museau court, les abélisauridés, il évoluait sur notre Planète à la fin du Crétacé.
Ce dinosaure avait des bras encore plus petits que ceux du T. rex !
Avec ses collègues, Diego Pol a soigneusement collecté tous les os de ce fossile, éparpillés dans une concrétion. Après analyse en laboratoire, il s’est avéré que » toute la partie arrière de Koleken était parfaitement préservée dans toute son articulation ». L’animal aurait été enterré, et donc préservé. Il est assez rare de trouver des os de dinosaures encore reliés entre eux, notamment de par la taille de ces géants, et ce fossile est bien celui d’une nouvelle espèce, Koleken n’a rien à voir avec Carnotaurus, découvert dans cette même formation en 1985.
Koleken et Carnotaurus ont-ils cohabité ? Impossible à dire à ce stade, mais cette découverte renforce nos connaissances sur les éléments ayant permis aux abélisauridés de survivre jusqu’à la fin du Crétacé, avant que l’impact d’un astéroïde ne fasse les ravages que l’on connaît. « Les abélisauridés comptent parmi les carnivores les plus remarquables et les plus fascinants du Crétacé ; ils présentent une diversité unique dans l’ornementation de leurs crânes, comme les crêtes, les dômes et les cornes », explique Pol. D’apparence plus trapue que les tyrannosaures, ils étaient pourvus de bras dépassant à peine de leur corps. « Les bras des abélisauridés étaient ridicules, encore plus que ceux des tyrannosaures« , avec de multiples petits doigts, totalement inutiles pour capturer des proies, mais flexibles. « Nous ne savons toujours pas à quoi servaient leurs pattes avant », conclut Pol.
La découverte de Koleken nous en apprend beaucoup
Et plus étrange encore, les abélisauridés sont liés par le sang au noasauridés, bien plus petits et trapus, qui se nourrissaient de petites proies et même de plantes. Ce sont pourtant de proches parents. Suite à la découverte de Koleken, l’équipe s’est intéressée à l’évolution de ces deux lignées pour tenter de déterminer comment ils ont pu diverger autant et il s’avère que c’est entre la fin du Jurassique et le début du Crétacé que cette séparation s’est opérée. Les noasauridés voyaient leurs membres postérieurs et leur tronc se transformer, tandis que les crânes des abélisauridés devenaient plus courts. D’ailleurs, les crânes des divers abélisauridés peuvent être très différents, tandis que le reste de leur corps était très similaire.
Grâce à la découverte de Koleken, les spécialistes ont désormais une idée plus précise de la région à fouiller pour trouver ce genre de spécimens. « Nous devons continuer à chercher des théropodes datant de ces périodes afin d’en apprendre davantage sur ces moments clés » de leur évolution, conclut Pol.