Pénurie de carburant : CFE-CGC et CFDT signent l’accord de la direction de Total
Cet accord instaure une revalorisation de salaire de 7%, rétroactive au 1er novembre de prochain. La CGT appelle à "renégocier".
Dans la nuit de jeudi à vendredi, deux syndicats majoritaires de TotalEnergies, à savoir la CFDT et la CFE-CGC, ont signé l’accord proposé par la direction.
Dominique Convert, coordinateur de la CFE-CGC, a ainsi indiqué : “Après consultation interne, nous venons de signer l’accord”. Même son de cloche de côté de Geoffroy Caillon, représentant CFDT. Quant à la direction, qui appelle à “la fin de la grève sur l’ensemble des sites”, elle fait valoir que cet accord est “majoritaire”.
Pour la CGT : “une mascarade”
En revanche, la CGT a quitté la table des négociations, évoquant une “mascarade”. Le compromis signé par leurs homologues prévoit une hausse de salaire de 7% et une prime de 3 000 à 6 000 euros. La CGT demande toujours 10% d’augmentation. Dans la matinée, les salariés en grève ont voté la reconduite de celle-ci. C’est sur les 5 sites que la grève se poursuit.
D’autre part, le référé qu’avait déposé le syndicat de Philippe Martinez en vue de contester la réquisition des personnels grévistes du dépôt de Port-Jérôme-sur-Seine en Seine-Maritime a été rejeté par le tribunal administratif. Selon la justice, la réquisition n’est pas“une atteinte grave et manifestement illégale à la liberté fondamentale que constitue le droit de grève”.
À quand un retour à la normale ?
En début d’après-midi sur franceinfo, le président de l’Union française des industries pétrolières (UFIP Energies et Mobilités) indiquait que même avec signature de l’accord, la pénurie de carburants verra son terme dans “une semaine”.
Celui qui est également porte-parole de l’industrie pétrolière a ajouté : “Il y aura une détente dès ce week-end” dans les stations-service. Cependant, un retour à la normale “ne sera observé que si toutes les raffineries redémarrent”. La grève a été levée dans les deux raffineries du groupe Esso-ExxonMobil en France, à Fos-sur-Mer jeudi et à Gravenchon en Normandie ce jour.
La propagation du mouvement ?
Si la situation tend à se normaliser du côté des carburants, le gouvernement pourrait faire face à une contagion du mouvement.
À ce jour, quatre organisations syndicales (CGT, FO, Solidaires et FSU) ont appelé à une journée de grève interprofessionnelle mardi 18 octobre, “pour l’augmentation des salaires et la défense du droit de grève”.