Cancer : le cerveau pourrait contribuer au développement des tumeurs
Cette découverte étonnante est à mettre au crédit d'une équipe de l'Inserm.
Vers de nouvelles solutions thérapeutiques pour lutter contre le cancer ? Une équipe de chercheurs de l’Inserm dirigée par Claire Magnon avance que des cellules du cerveau joueraient un rôle dans le développement de tumeurs.
Ainsi, des cellules neuronales migreraient via la circulation sanguine en direction des tumeurs, pour alimenter la tumeur et multiplier les métastases.
52 tumeurs étudiées
Les tumeurs de 52 patients atteints d’un cancer de la prostate ont été analysées par les chercheurs. Ils y ont décelé la présence de cellules nerveuses produisant une protéine appelée doublecortine (DCX). Habituellement, elles sont produites pendant la création ou le renouvellement des neurones.
Dans un communiqué de presse, elle résume : “Cette découverte étonnante atteste de la présence de progéniteurs neuronaux DCX+ en dehors du cerveau chez l’adulte. Et nos travaux montrent qu’ils participent bien à la formation de nouveaux neurones dans les tumeurs”. Neurones qui contribueraient ainsi à la prolifération de métastases.
Mais comment migrent-elles ?
Afin de comprendre le processus de migration du cerveau jusqu’à la tumeur, les scientifiques ont étudié des souris porteuses du cancer de la prostate. Ils ont alors observé, dans la zone sous-ventriculaire du cerveau, un nombre moins important de DCX+ au moment où une tumeur était en cours de développement.
Dès lors, deux hypothèses : “Soit les cellules DCX+ mouraient dans cette région sans qu’on en connaisse la cause, soit elles quittaient cette zone, ce qui pouvait expliquer leur apparition au niveau de la tumeur”. Et c’est la seconde qui sera retenue, puisqu’elles migrent en traversant la barrière hémato-encéphalique, au niveau de cette zone sous-ventriculaire. Une barrière censée être infranchissable.
Et Claire Magnon avance : “Rien ne permet pour l’instant de savoir si ce problème de perméabilité précède l’apparition du cancer sous l’effet d’autres facteurs, ou si elle est provoquée par le cancer lui-même, via des signaux issus de la tumeur en formation”. De fait, des traitements consistant à éliminer ces cellules avant qu’elles n’atteignent la tumeur et rendant celle-ci moins agressive, pourraient être développés.