Cancer : La ménopause précoce favorisée par les traitements
Le cancer et la ménopause n’ont dans un premier temps aucun lien, mais une étude française montre l’inverse. En effet, une personne qui aurait eu un cancer dans sa jeunesse ou son adolescence aurait des chances d’avoir une ménopause précoce à cause des traitements.
Une étude française a permis d’étudier l’arrivée de la ménopause chez des centaines de femmes. Selon les premières constatations, celles qui ont souffert d’un cancer avant leur majorité ont des chances d’avoir une ménopause précoce. Comment les deux phénomènes peuvent-ils être liés ? Ce sont les traitements prescrits pour soigner le malade qui augmenterait le risque d’une ménopause avancée. Pour obtenir ces données, une équipe française a observé près de 706 femmes. Elles avaient survécu à un cancer qui s’était développé dans leur enfance ou leur adolescence. Via un questionnaire, l’équipe dirigée par le docteur Cécile Thomas Teinturier de l’hôpital Bicêtre a remarqué que 97 femmes ont dû faire face à une ménopause avancée aux alentours de 44 ans, soit 7 ans avant l’âge généralement observé chez la population n’ayant pas souffert d’un cancer.
Une grossesse avant 30 ans
Après avoir identifié ces femmes, l’équipe s’est intéressée aux facteurs qui auraient pu avoir un réel impact sur la ménopause précoce. Un tiers de ces 97 femmes avaient dû subir une ablation des deux ovaires. Dans ce cas de figure, les patientes ne devaient enlever qu’un ovaire, mais elles ont par la suite présenté un fort risque de développer un problème gynécologique, la seconde ovariectomie était donc indispensable. Cette deuxième intervention aurait un réel impact sur la ménopause. D’autres facteurs peuvent également expliquer ce phénomène, car les traitements ont une part de responsabilité. Le médecin en charge de l’enquête estime que la chimiothérapie combinée à une radiothérapie favorise une ménopause précise notamment lorsque le traitement est proposé à l’adolescence. Dans ce cas de figure, le phénomène se produit 4 ans avant l’âge normal.
La ménopause avant 40 ans a également été observée chez 2.1% des femmes, elles avaient reçu une chimiothérapie à haute dose. Cette enquête permet selon le médecin de renseigner les patients qui ont survécu à un cancer durant leur adolescence ou enfance. En constatant l’avancée de la ménopause, les médecins peuvent ainsi conseiller les femmes de ne pas retarder une éventuelle grosse après 30 ans.