Cancer de l’estomac : près de 90% des cas causés par une seule et unique bactérie
Troisième cancer le plus mortel au niveau mondial, le cancer de l'estomac trouve son origine, près de neuf fois sur dix, dans la bactérie Helicobacter pylori. L'action de cette dernière apparaît difficile à détecter pour le patient car elle ne provoque souvent aucun symptôme.
Au niveau mondial, il est responsable de près de 9% des décès causés par un cancer, avec une région asiatique particulièrement concernée. En France, ce sont en moyenne 4.500 personnes qui en meurent chaque année sur 6.000 à 7.000 cas détectés. En 2012, le cancer de l’estomac touchait principalement les hommes (66%).
Et si la forme la plus fréquente de ce cancer est en recul progressif, dans le même temps, des manifestations plus rares sont en augmentation, rapporte Le Figaro. Dans près de 90% des cas, une seule bactérie est à l’origine d’un cancer de l’estomac, il s’agit de l’Helicobacter pylori.
Cancer de l’estomac et H. pylori : un lien aussi fort que tabac et cancer du poumon
Cette bactérie fait son apparition à l’enfance, et la plupart du temps, elle investit la muqueuse gastrique sans bruit. Le professeur Tamara Matysiak-Budnik, gastro-entérologue et cancérologue au CHU de Nantes, dresse une éloquente comparaison pour qualifier son importance :
“L’association démontrée entre infection par H. pylori et cancer gastrique est aussi forte que celle entre tabac et cancer du poumon”. Avec entre 20 à 30% de sa population infectée, la France apparaît quelque peu plus privilégiée que l’Afrique et ses 80% de cas.
La gastro-entérologue ajoute que “ce processus complexe de carcinogenèse s’étend sur des décennies et passe par une cascade d’étapes, dont la première, la gastrite superficielle, ne survient pas sans infection par H. pylori, ce qui ne signifie pas que cette infection est suffisante”.
Les antibiotiques, c’est bien pratique
La cancérisation des cellules est favorisée par un excès de sel, de viande rouge et d’aliments fumés de même que par un tabagisme excessif. À l’inverse, une consommation de fruits et légumes fait office de bouclier dans ce mécanisme.
“L’éradication par antibiotiques de l’infection à H. pylori guérit et fait régresser les gastrites superficielles et la plupart des gastrites atrophiques, prévenant ainsi le cancer de l’estomac”, souligne le professeur Matysiak-Budnik.