Caen : la police municipale se rend chez un étudiant pour une banderole accrochée à sa fenêtre
Le 8 avril dernier à Caen, un étudiant a reçu la visite de deux policiers municipaux pour une banderole accrochée à sa fenêtre. Les fonctionnaires ont invité le jeune homme à rencontrer le maire, ce qu'il a refusé. L'étudiant dit dénoncer une "injustice nationale".
Les rassemblements physiques n’ayant plus droit de cité en ces temps de confinement, des manifestants continuent d’utiliser les banderoles à leurs fenêtres pour faire entendre leur voix. Ce qui a valu à plusieurs de ces protestataires de recevoir la visite des forces de l’ordre. Mediapart (article complet réservée aux abonnés) révèle que plusieurs cas de ce genre ont été observés à Paris, Marseille et Caen. Victor, étudiant caennais de 23 ans, explique avoir “répondu à un appel du site qui cherchait des personnes ayant vécu une expérience semblable”.
Il dénonce une “injustice nationale” dans sa banderole, la police vient le voir
“Ma banderole est accrochée à ma fenêtre depuis fin mars”, poursuit le jeune homme. “Dessus j’ai écrit : ‘Il y en a de l’argent magique, du fric pour le service public.’ En effet, je trouve assez hypocrite d’applaudir les soignants chaque soir alors qu’ils tirent le signal d’alarme depuis des mois sur leurs conditions de travail.” Les propos ainsi affichés ont conduit Victor à avoir affaire avec la police : “Le 8 avril au matin, deux policiers municipaux ont frappé à ma porte. Ils portaient des gants et des masques et ont respecté les distances de sécurité.” Les échanges ont apparemment été cordiaux : “Ils m’ont simplement proposé de rencontrer le maire de Caen, afin de lui faire part de mes revendications. Ils m’ont également demandé ce que je pensais de la politique municipale. Je leur ai répondu que je ne voyais pas l’intérêt de rencontrer un élu local, puisque c’est une injustice nationale que je dénonce. Je leur ai également signifié mon désaccord avec la gestion de Joël Bruneau.”
L’étudiant refuse de retirer son message
Les deux policiers ont demandé l’accord de l’étudiant pour relever ses coordonnées, avant de partir. “Si le maire de Caen souhaite me contacter, je ne refuserai pas de discuter avec lui”, concède Victor qui n’entend cependant pas retirer sa banderole : “D’ailleurs, on ne me l’a pas demandé”.