Bygmalion : un SMS de Ruth Elkrief a empêché Jérôme Lavrilleux de mettre fin à ses jours
Celui qui était au centre de l'affaire Bygmalion a expliqué au Monde qu'il était tout près de commettre l'irréparable.
Dans les colonnes du Monde, daté de mardi, Jérôme Lavrilleux est revenu sur la tempête qu’il a déclenchée au printemps 2014.
Ce 26 mai, devant les caméras de BFMTV, l’ex-directeur adjoint de la campagne de Nicolas Sarkozy en 2012 en détaillait les comptes et portait ainsi seul le poids de l’affaire des fausses factures.
Le jour où il a voulu se suicider
Au quotidien, il raconte : “L’émotion et les larmes, c’est parce que je suis fatigué. Au moment où je révèle les choses, j’ai l’impression de me regarder, et je me dis que c’est la fin de ma vie actuelle. Au fur et à mesure, je m’aperçois qu’il n’y aura pas de retour en arrière possible”.
C’est ensuite que l’euro-député de l’Aisne prend la route pour rejoindre son domicile. Au lendemain de ses aveux télévisés, il se dit : “Je n’en peux plus, j’arrête. Chez moi, j’ai une grange, alors j’y suis allé. Là, j’ai pris une grosse corde, et je l’ai passée sur une poutre…”.
“Il fera beau demain”
Quelques instants seulement avant de commetre le geste de trop, il reçoit deux SMS. L’un de l’AFP, puis un autre de la journaliste de BFMTV Ruth Elkrief. “Jérôme, ça doit être très dur, mais il fera beau demain”, est-il écrit dans ce dernier.
Et ce sont ces mots qui font dire à Jérôme Lavrilleux, 3 ans plus tard : “Et je laisse la corde sur la poutre. Ça s’est vraiment joué à pas grand-chose…”. La journaliste, qui a confirmé avoir rédigé ce texto, explique : “Je me devais d’être à la hauteur humainement, pas seulement professionnellement”.