Burundi : Nkurunziza président pour la troisième fois
Pierre Nkurunziza vient d'être réélu président du Burundi à l'issue d'un scrutin où il aura obtenu près de 70% des suffrages.
Depuis mardi 21 juillet, Pierre Nkurunziza est le nouveau président du Burundi, après l’avoir déjà été de 2005 à 2010 et de 2010 à 2015. Il a ainsi décroché un troisième mandat après avoir obtenu 69,41% des suffrages exprimés lors du scrutin de mardi.
C’est ce qui ressort des résultats communiqués vendredi par le président de la Commission électorale nationale indépendante (Céni) Pierre-Claver Ndayicariye. Des résultats qui, on s’en doute, n’ont pas été du goût de l’opposition, laquelle avait d’ailleurs appelé, sans réel succès, les électeurs à bourder les urnes.
Pierre Nkurunziza : un troisième mandat de président (très) contesté
Pierre Nkurunziza obtient 16 provinces sur 18 et son principal rival Agathon Rwasa remporte les deux restantes, 18,99% des suffrages s’étant prononcés en la faveur de l’opposant en lui permettant ainsi d’arriver second de l’élection. L’AFP nous apprend qu’en ce même vendredi, la mission d’observation de la Communauté est-africaine (EAC) a estimé que le scrutin ne s’était pas plié “aux normes” d’une “élection libre, équitable, pacifique, transparente et crédible”, tout en dénonçant un climat “d’angoisse” ainsi que des restrictions aux libertés.
Des élections non crédibles pour la communauté internationale
Et de s’être vue rejoindre par la communauté internationale qui avait pour sa part considéré que ces élections n’avaient rien de crédible en regard de la situation observée. Précisons au passage que l’Union européenne avait décidé le retrait de sa mission d’observation, et que l’opposition dénonçait une candidature de M. Nkurunziza contraire à la Constitution. Et pour que l’on comprenne un peu mieux pourquoi la réélection de Pierre Nkurunziza peut difficilement dégager une autre saveur qu’un goût amer, il convient de regarder quelques mois en arrière. Depuis fin avril, plus de 80 personnes sont en effet mortes dans des violences survenues à la suite de l’annonce de la candidature du président burundais à sa propre succession. Plus de 160 000 habitants se sont quant à eux vus contraints de prendre la fuite dans des pays avoisinants.