Budget 2026 : le Sénat cible les croisiéristes et approuve une taxe sur les voyageurs

Image d'illustration. Croisière en mer aux reflets du soleilADN
Le Sénat a approuvé l'instauration d'une nouvelle taxe visant les passagers de navires de croisière dans le cadre du projet de budget 2026, marquant une volonté de réguler davantage ce secteur en plein essor.
Tl;dr
- Nouvelle taxe écologique sur les croisières en France.
- 15 euros par passager, 75 millions d’euros attendus.
- Mesure encore débattue au Parlement, adoption non définitive.
Un vote serré au Sénat pour une nouvelle taxe
Le lundi 1er décembre 2025, le Sénat s’est prononcé, non sans hésitation, en faveur d’une taxe écologique ciblant les croisières internationales. Cette contribution de 15 euros par passager et par escale en France est censée rapporter près de 75 millions d’euros annuels, somme destinée à financer la préservation et la valorisation des littoraux.
Derrière cette initiative, des sénateurs du groupe Les Républicains, mais l’adoption n’a tenu qu’à un fil grâce à un appui discret mais décisif venu de la gauche, contre l’avis de l’exécutif et d’une partie du camp gouvernemental.
Principes et enjeux environnementaux
Inspirée du principe « pollueur-payeur », la mesure souhaite compenser les effets jugés « particulièrement lourds » du secteur sur les zones côtières. Selon le sénateur LR Jean-Marc Délia, chaque année, les gigantesques paquebots génèrent plus de sept millions de tonnes de CO2 en Europe, avec des émissions atmosphériques comparables à celles d’un milliard de véhicules.
Ce constat alarmant motive les partisans du projet qui rappellent que plusieurs ports européens ou internationaux pratiquent déjà ce type de taxation. Ils insistent : l’attractivité économique ne serait pas menacée.
Doutes et oppositions persistantes
Pour autant, tout le monde ne partage pas cet optimisme. La ministre des Comptes publics, Amélie de Montchalin, a fait entendre sa voix discordante : selon elle, la rédaction actuelle du texte ne distingue pas clairement entre les bateaux de croisière et les ferries. Cette imprécision ferait peser un risque sur des liaisons essentielles, telles que celles reliant la Corse ou l’outre-Manche.
D’autres élus, venus notamment des rangs écologistes et de la gauche, ont tenté d’amender la proposition pour renforcer son rendement ou élargir sa portée, mais sans succès jusqu’ici.
La suite du parcours parlementaire
Malgré ce premier feu vert sénatorial, rien n’est encore joué. Le texte doit désormais poursuivre son chemin dans les arcanes parlementaires jusqu’à la mi-décembre au plus tôt. Plusieurs étapes restent à franchir avant une adoption définitive.
Pour résumer cette séquence politique complexe :
- Soutien transpartisan ténu mais décisif pour une taxe inédite.
- Divergences notables sur ses modalités et son impact réel.
- L’avenir du dispositif demeure incertain à court terme.
Au final, si le dossier avance – non sans remous –, il illustre bien la difficulté française à arbitrer entre impératifs économiques et exigences écologiques croissantes sur fond de débat budgétaire tendu.