Brigitte Lahaie après ses propos polémiques sur le viol : “dite par moi, cette phrase n’était pas entendable”
L'animatrice Brigitte Lahaie réapparaît dans l'actualité après avoir signé en début d'année une tribune à contre-courant des mouvements #BalanceTonPorc et #MeToo et tenus des propos polémiques sur le viol. Dans un livre à la parution imminente, elle explicite son point de vue.
Après avoir des années durant travaillé dans l’industrie pornographique jusqu’en 1980, Brigitte Lahaie avait trouvé sa reconversion à la fin du siècle dernier : animatrice radio, un poste qui lui permettait de dispenser son expérience sexuelle et aussi sentimentale aux auditeurs.
Son point de vue sur les phénomènes mondiaux #BalanceTonPorc et #MeToo, une dénonciation publique de comportement abusifs masculins, n’apparaissait donc pas impertinent. La délivrance de cette opinion s’est toutefois révélée douloureuse. Après avoir signé une tribune allant à contre-courant de ces mouvements et déclaré à la télévision que l’orgasme est possible lors d’un viol, Brigitte Lahaie a connu le courroux des réseaux sociaux. Dans Le Bûcher des sexes venant de paraître aux éditions Albin Michel, elle prend le temps d’expliciter son sentiment.
Lahaie avait signé la tribune du Monde pour faire “entendre un contre-courant” aux hommes
Auprès du Parisien, Brigitte Lahaie a rappelé pourquoi elle avait rejoint Catherine Deneuve, Catherine Millet et tant d’autres femmes dans cette tribune opposée à ces mouvements anti-harcèlement :
“Depuis ce moment-là, on a l’impression que tous les hommes sont des salauds et toutes les femmes, des victimes. En signant cette tribune, j’avais la volonté de montrer que, non, toutes les femmes ne l’étaient pas et que beaucoup d’entre elles étaient même capables d’assumer un harceleur sans se sentir démolies. C’était important aussi pour les hommes d’entendre un contre-courant.”
“Si un sexothérapeute avait prononcé ces mots, on se serait questionné”
Et si l’animatrice radio dit ne pas regretter ses propos sur le viol, elle souligne que la phrase “a été sortie de son contexte. Si un sexothérapeute avait prononcé ces mots, on se serait questionné, il y aurait eu une réflexion. Mais dite par moi, cette phrase n’était pas entendable.”
Brigitte Lahaie prête bien à cette révolution des aspects positifs comme une nouvelle prise de conscience sur les abus sexuels et les viols, mais déplore des effets comme la perte, déjà observée à ses oreilles, de certains comportements dits “galants” :
“Des hommes n’osent plus offrir un café à leurs collègues. Dans certains milieux professionnels, cela commence à poser de vrais problèmes.”