“Brexit” : Stephen Clarke dénonce des partisans focalisés sur l’immigration
Auteur de l'ouvrage "God Save le Brexit ?", l'écrivain britannique Stephen Clarke dénonce notamment les partisans d'une sortie du Royaume-Uni de l'Europe qui, selon lui, abordent la question d'un point de vue excluant les enjeux économiques.
Jeudi s’ouvrira de l’autre côté de la Manche le référendum sur le “Brexit”, soit un rendez-vous où les Britanniques devront faire connaître leur opinion quant à la position à adopter pour le Royaume-Uni vis-à-vis de l’Union européenne (UE) : un maintien ou une sortie ?
Stephen Clarke est un écrivain britannique domicilié depuis plus de quinze ans en France. Auteur du roman God Save le Brexit ? mais défendu de voter dans le cadre de ce référendum, il reconnaît toutefois notamment que les voix favorables à une sortie de l’UE ne prennent pas suffisamment en compte tous les enjeux que ce mouvement représente.
Clarke sur le “Brexit” : pas “les vrais sujets” abordés au Royaume-Uni
À l’occasion de la journée #BrexitOrNot, le romancier a récemment été invité à répondre aux questions de lecteurs du Monde. À l’un d’entre eux qui lui demandait si le Royaume-Uni ne commencerait-il pas à être gagné par la xénophobie via ce référendum, Stephen Clarke a réagi par l’affirmative :
“Oui, les Britanniques ne parlent pas du tout des vrais sujets autour de l’Europe. Ceux qui veulent quitter l’Europe ne parlent que de l’immigration, ignorant tous les enjeux économiques. C’est très ironique vu que David Cameron a lancé le référendum avec l’idée d’écraser cette tendance xénophobe chez les conservateurs. Il lui a juste donné une voix publique dans tous les journaux depuis six mois.”
Une “chute dramatique” de la livre sterling à prévoir ?
Interrogé sur une possible dévaluation de la monnaie en vigueur au Royaume-Uni, l’écrivain a signifié qu’en cas de sortie du Royaume-Uni de l’Europe, il faudra effectivement s’attendre à une forte baisse, certes temporaire, de la livre sterling :
“Oui, le cours de la livre sterling va chuter dramatiquement le lendemain du référendum s’il y a ‘Brexit’. Donc il faudrait aller à Londres faire du shopping ce week-end. Mais connaissant les Britanniques, la livre va remonter assez vite après. Donc il faudra se presser.” Stephen Clarke estime enfin que le meurtre de la députée Jo Cox va peser dans la balance : “On dirait que oui, le meurtre de Jo Cox va sans doute pousser certaines personnes à aller voter, un peu en sa mémoire. D’autres disent que ce meurtre montre que l’hystérie xénophobe du côté du leave devenait trop forte, et ils abandonnent le camp du ‘Brexit’. C’est triste pour elle, mais elle va peut-être sauver l’Union européenne.”