Bretagne : Des indépendantistes appellent au boycott du film Bécassine!
Pour le collectif Dispac'h, la comédie qui sort prochainement en salles occulte "le drame que porte le personnage de Bécassine".
Bécassine!, réalisé par Bruno Podalydès, sort sur les écrans le 20 juin prochain. Mais la bande-annonce de cette adaptation cinématographique du personnage populaire ne plait pas à Dispac’h, qui se présente comme un “Collectif de jeunes de la gauche indépendantiste bretonne”.
“Une insulte en terme d’identité et de mémoire”
Selon eux, et comme ils l’expliquent dans un communiqué publié sur leur site internet, le personnage créé en 1905 “représente toujours aujourd’hui un symbole qui véhicule un message dégradant, insultant et méprisant envers les femmes de Bretagne et le peuple breton”.
Appel à boycott !
Le 20/06 sortira sur les écrans #Becassine ! pseudo comédie française potache et soi-disant populaire, qui dès ses premières images en dit long sur l’insulte en terme d’identité et de mémoire qu’il adresse aux #femmes et à la #Bretagne -> https://t.co/Qsfwib1seD pic.twitter.com/3qZeU8RKdQ— Dispac'h (@Dispach_bzh) May 22, 2018
Ils déplorent que “le drame que porte le personnage de Bécassine”, “l’émigration de milliers de bretonnes et bretons prolétaires vers la servitude” ne soit pas mis en lumière dans le film. Ewan Thébaud, porte-parole du collectif, indique à Slate que “D’après le dossier de presse, le film ne revient pas du tout dessus”. Le personnage rêve d’aller à Paris, elle se retrouve au service d’une marquise.
“Montrez ses souffrances et ses révoltes”
Le collectif estime en outre : “Opprimées parce que femmes, stigmatisées parce que Bretonnes, exploitées parce que prolétaires, voilà la seule réalité qui s’applique à Bécassine. Si vous voulez montrer Bécassine à l’écran laissez la parler, montrez ses souffrances et ses révoltes”.
Si Dispac’h ne “demande pas l’interdiction du film”, il “appelle toute la société bretonne à le boycotter pour que les producteurs parisiens réfléchissent la prochaine fois”.
Mais qu’en pense le réalisateur ? Au Parisien, Bruno Podalydès tente d’apaiser les esprits en avançant qu’“il n’y a d’ailleurs aucune référence à la Bretagne” dans son film.
“Ce qu’on raconte sur elle est souvent faux, ajoute-t-il. Ce qui me touche chez Bécassine, c’est sa gentillesse désarmante. Ce n’est pas la sombre idiote que certains décrivent”.