Bourges : un homme condamné après avoir refusé de serrer la main d’un préfet pour raison religieuse
Mardi dernier, le tribunal de police de Bourges a condamné un homme pour avoir, au mois de janvier, refusé de serrer la main d'un préfet car il s'agissait d'une femme.
Les faits remontent au 7 janvier dernier. Ce jour-là, à l’occasion de la nouvelle année, Catherine Ferrier, préfète du Cher, s’était rendue dans la partie publique de la préfecture pour saluer les agents et le public. La responsable, vêtue de son uniforme, avait alors essuyé le refus d’un homme de lui serrer la main. De confession musulmane, il ne pouvait ainsi apparemment pas se livrer à ce geste interdit par sa religion, celui de serrer la main d’une femme.
750 euros d’amende pour n’avoir pas voulu serrer la main de la préfète
Une plainte avait alors été déposée par la préfète, depuis en poste dans le Tarn, pour “propos ou comportement à connotation sexuelle ou sexiste portant atteinte à la dignité ou créant une situation intimidante hostile ou offensante imposée à une personne”. Le Berry Républicain, qui rapporte l’information, écrit que l’audience s’est tenue le mardi 22 septembre dernier devant le tribunal de police de Bourges. Le prévenu a été condamné à la plus lourde peine pour les faits reprochés, soit une amende de 750 euros. La préfète, qui demandait également 2 000 euros de dommages et intérêts, n’en recevra que 1 500 euros.
Un deuxième refus en l’espace de deux ans
Jean-Christopher Bouvier, actuel préfet du Cher, a indiqué par communiqué avoir pris “acte de la décision de justice de condamner un citoyen français, qui à deux reprises, s’est réfugié derrière une interprétation idéologique de l’islam pour refuser de serrer la main de sa prédécesseure, Catherine Ferrier en 2018 et 2020”. Car le même homme avait effectivement émis le même type de refus en mars 2018 durant une cérémonie en hommage à l’officier Arnaud Beltrame, tué dans une attaque terroriste. Deux représentants associatifs avaient expliqué qu’“on n’a pas le droit de serrer la main aux femmes. Mais on comprend que cela puisse choquer”. On notera que seul l’acte du 7 janvier dernier a été condamné.