Bouches-du-Rhône : des braqueurs remis en liberté, la faute à une procédure en appel trop longue
Estimant que les délais de la procédure en appel étaient trop longs, la cour d'appel d'Aix-en-Provence a relâché mercredi deux braqueurs condamnés en première instance pour 14 attaques de supermarché.
En juillet 2015, Célik Z., 26 ans et Nassim C., 31 ans avaient été condamnés à respectivement vingt-deux ans et quinze ans de prison pour le braquage de quatorze supermarchés entre janvier et décembre 2011. Des méfaits qui avaient été commis par un groupe de sept hommes originaires de Berre-l’Étang (Bouches-du-Rhône) et déjà connus des services de police.
Suite au verdict rendu à l’été 2015, les deux prévenus en avaient fait appel. Ce mercredi, la chambre de l’instruction de la cour d’appel d’Aix-en-Provence a estimé que “le délai d’audiencement de la procédure d’appel était déraisonnable”. Ce nouveau procès est ainsi attendu pour avoir lieu en février 2018 devant la cour d’assises du Vaucluse. Soit une attente de 30 mois.
14 supermarchés braqués en 2011, la liberté retrouvée en 2017
Pour Me Denis Fayolle, l’avocat de Nassim C. cité par Le Parisien, “la cour d’appel a simplement pris une décision de droit qui s’applique à tous. Mon client était en détention provisoire depuis six ans, un délai bien trop long que la Cour européenne condamne régulièrement. Ce n’est que le droit qui a été prononcé par la cour d’appel d’Aix”.
Le défenseur de l’autre prévenu, Me Fabrice Giletta, indique que son client et lui ont “été bafoués par les cours d’appel de Nîmes et Montpellier qui avaient refusé nos demandes de remise en liberté avant que la Cour de cassation ne se prononce en notre faveur.”
Un personnel encore traumatisé
Une décision contestée par l’avocate du personnel de l’un des supermarchés braqués. Me Sabine Susplugas considère en effet qu’“il est plus que regrettable que ces hommes aient été remis en liberté. N’oublions jamais qu’ils ont attaqué des magasins avec des fusils d’assaut et que leur lourde condamnation tenait compte de leurs agissements impitoyables vis-à-vis des victimes”.
Dans l’incompréhension vis-à-vis de cette remise en liberté, la représentante de ces victimes ajoute que “les hôtesses de caisse ont témoigné de leur cauchemar et de leur frayeur. De cette peur qui ne les quitte plus. Ces attaques étaient hors du commun et d’une violence inouïe. Le personnel de ces grandes surfaces a été traumatisé et l’est encore”.