Birmanie : maintien en détention de deux journalistes de Reuters qui enquêtaient sur le massacre de Rohingyas
En Birmanie, la justice vient de décider du maintien en détention de deux journalistes locaux de Reuters, lesquels enquêtaient sur le massacre de dix Rohingyas par des militaires et des villageois.
En décembre dernier, deux journalistes locaux de Reuters avaient été arrêtés en Birmanie pour possession de documents confidentiels. Ces deux hommes avaient mené et publié une enquête sur le massacre, par des soldats et des villageois bouddhistes, de dix Rohingyas dans l’État d’Arakan (ouest).
Mercredi matin, la justice birmane a décidé du maintien en détention de ces deux journalistes, comme le rapportent entre autres nos confrères de RFI. En avançant notamment que les récits des témoins à charge “ne sont pas dépourvus de fondement”.
Enquête sur le massacre de Rohingyas : la justice convaincue par des témoins à charge
De leur côté, les avocats des deux journalistes font état, et de depuis maintenant plusieurs semaines, d’un certain nombre d’incohérences dans les témoignages apportés. Un policier a par exemple affirmé que lors de l’interpellation des journalistes, il avait brûlé ses notes.
Une autre personne entendue par la justice a quant à elle déclaré avoir noté sur sa main le lieu où les deux hommes ont été arrêtés. Reporters sans frontières affirme pour sa part que “Wa Lone, 31 ans, et Kyaw Soe Oo, 27 ans”, “ont été piégés et utilisés par les autorités birmanes” “après s’être vu remettre des documents par deux mystérieux policiers dans un restaurant”.
Des audiences qui reprendront le 20 avril prochain
Il est à noter que les militaires mis en cause dans le massacre de ces dix Rohingyas ont depuis avoué les faits et souligné ne s’en être pris qu’à des terroristes. Mardi, l’armée communiquait sur la première condamnation dans ce cadre depuis le début de la répression, celle de sept soldats qui ont ainsi écopé de dix ans de prison.
Pour les faits dont ils sont accusés, Wa Lone et Kyaw Soe Oe encourent 14 ans de prison. Les audiences devraient reprendre le vendredi 20 avril prochain.
Les Nations Unies estiment que les Rohingyas, minorité musulmane, font l’objet d’un nettoyage ethnique de la part des autorité birmanes.