Biden donne le feu vert à Kiev pour attaquer des cibles russes
Le président américain a enfin consenti ce jeudi à ce que l'Ukraine utilise les armes fournies par les États-Unis pour viser la Russie, mais reste contre les attaques en territoire russe plus profond. Quels pourraient être les enjeux de cette décision ?
Tl;dr
- Joe Biden a autorisé l’Ukraine à frapper des cibles russes.
- Il reste opposé à des frappes en profondeur sur le territoire russe.
- La ville de Kharkiv en Ukraine est ciblée par des bombardements russes.
- La position de l’Otan est de lever les restrictions pour l’Ukraine.
Une nouvelle position pour Biden
Après des résistances préalables, le Président américain Joe Biden a finalement accédé à la demande ukrainienne. Il a donné son accord pour que l’Ukraine puisse utiliser des armes américaines afin de frapper, sous certaines conditions, des cibles sur le sol russe, spécifiquement dans la région de Kharkiv.
Un responsable américain a confirmé jeudi l’autorisation présidentielle :
Le président a donné pour mission à son équipe de faire en sorte que l’Ukraine puisse utiliser des armes américaines afin de contre-attaquer dans la région de Kharkiv, lorsque les forces russes les attaquent ou se préparent à les attaquer.
Opposition à des frappes en profondeur
Cependant, il semble que cette position ait des limites. Les Etats-Unis restent fermement opposés aux frappes ukrainiennes en profondeur sur le territoire russe. « Notre position d’interdiction de l’utilisation d’ATACMS ou de frappes en profondeur à l’intérieur de la Russie n’a pas changé » a déclaré le responsable anonyme.
Les ATACMS, des missiles de longue portée fournis par les Américains à l’Ukraine, ont une portée d’environ 300 km. Leur utilisation demeure donc conditionnée aux frontières russes.
Kharkiv, cible des bombardements russes
La ville de Kharkiv endure des bombardements, à une fréquence quasi quotidienne, provenant principalement du territoire russe. En mai, la Russie a lancé une offensive. En conséquence, l’armée ukrainienne se trouve dans une situation précaire, perdant du terrain face aux forces ennemies.
Des tractations en coulisse
Ce revirement de la part de Joe Biden survient après plusieurs semaines de négociations en coulisse entre la Maison-Blanche, des hauts responsables militaires et du Département d’Etat, suite au lancement de l’offensive russe sur Kharkiv.
En effet, l’« Ukraine avait demandé le 13 mai la permission d’utiliser des armes américaines pour frapper des cibles sur le territoire russe ». La validation est finalement arrivée le 15 mai, deux jours après la requête ukrainienne.
De son côté, l’Otan presse les capitales occidentales d’assouplir les restrictions qui entravent l’Ukraine. Néanmoins, cette approche a été critiquée par le Kremlin qui y voit fomenter « un nouveau cycle d’escalade ».