Barrage de Sivens : Ségolène Royal y voit « une erreur d’appréciation »
Pour la ministre de l'Ecologie, "aujourd’hui, une décision de construction d’un ouvrage tel que celui-ci ne serait plus possible".
Ségolène Royale était l’invitée dimanche du Grand Rendez-vous La Monde/i Télé/Europe 1. A l’écoute de ses propos, il semblerait que l’on s’approche à grands pas de l’abandon pur et simple de la construction du barrage controversé de Sivens, prévue dans le le Tarn.
« La durée de la réalisation, d’obtention d’autorisations, des délais, est beaucoup trop longue sur ce type d’équipement, ce qui fait qu’au moment où les travaux commencent, souvent, les ouvrages sont périmés », a déclaré la ministre de l’Ecologie. Cette semaine est décisive pour l’avenir du projet : mardi, elle recevra les différentes parties prenantes au projet afin d’« examiner ensemble, avec les deux experts mandatés, les différents scénarios possibles »; en fin de semaine viendra le tour des professionnels de l’agriculture et des pro-environnement.
A ce jour, le projet de barrage à Sivens est seulement suspendu
Ségolène Royal a aussi condamné les violences qui ont découlé des manifestations en hommage à la mort de Rémi Fraisse, jeune militant mort sur le chantier de construction.
« Aujourd’hui, une décision de construction d’un ouvrage tel que celui-ci ne serait plus possible car j’ai changé la politique de gestion de l’eau : il n’y aura pas de retenue d’eau sans projet territorial », a affirmé Ségolène Royal. Deux jours avant, le conseil général du Tarn avait annoncé la suspension du projet de barrage. Si cette « prise de position forte », telle que la juge José Bové, donne satisfaction aux opposants au barrage, ces derniers demandent cependant des décisions fermes et définitives. José Bové ajoute : « Je crois que ce processus doit déboucher sur l’annulation de la déclaration d’utilité publique pour ce projet invraisemblable ».