Bamako : découverte d’un camp d’entraînement suspect
Les forces de sécurité maliennes ont déclaré avoir découvert un camp d'entraînement suspect quelques jours avant l'attentat de Bamako.
Le camp se situe en périphérie de la capitale, et son existence pourrait avoir un lien avec l’attentat perpétré à Bamako dans la nuit de vendredi à samedi ayant causé la mort de cinq personnes, dont un Français.
Un “camp privé”, précise une source sécuritaire. Quelques dizaines de personnes et du matériel de guerre ont été découverts sur place. Kalachnikovs, grenades, importante quantité de munitions, bombes artisanales ainsi que des téléphones portables et des livres religieux y ont été trouvés par les forces de l’ordre.
Alors qu’avait été prise la décision de donner l’assaut, les hommes du camp, occupés à s’entraîner, avaient eu le temps de prendre la fuite, abandonnant une large partie de leur matériel.
Une faille dans la sécurité intérieure?
Depuis l’attaque, dans la nuit de vendredi à samedi, beaucoup, à Bamako, s’interrogent quant à une éventuelles faille des forces de sécurité. Relâchement de la pression, fouilles moins nombreuses et moins précautionneuses…
Ces derniers temps, il semble que le risque d’un attentat dans la capitale était considéré avec peut-être moins de sérieux.
L’enquête toujours en cours
Depuis ce week-end, une enquête est en cours dans la capitale malienne, pour tenter d’identifier et d’arrêter des suspects.
Une dizaine d’enquêteurs français et un procureur du pôle antiterroriste sont arrivés à Bamako dimanche soir. Des policiers belges, des enquêteurs spécialisés de la Mission des Nations unies au Mali, ainsi que des policiers de la mission de formation européenne Eucap-Sahel sont également mobilisés pour soutenir les enquêteurs maliens qui, eux, ont commencé à travailler dès samedi.
Selon les enquêteurs, au moins cinq personnes auraient été impliquées dans l’attaque, bien que le rôle de chacun des assaillants reste encore aujourd’hui assez flou.
Une source très proche de l’enquête, qui tient à rester anonyme, explique qu’il y avait au sein du commando au moins une personne chargée de tirer, ainsi qu’un guetteur et un chauffeur, et que plusieurs hommes portaient sur eux des grenades.
Tous les assaillants sont toujours en fuite. Les enquêteurs ignorent si ces derniers sont toujours cachés à Bamako ou s’ils ont déjà quitté la ville.